L'Épître aux filles, Constance Pipelet, féminisme, Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, domination masculine, révolte féminine, hommage aux femmes, égalité homme femme, servitude, Déclaration des droits de la femme, Olympe de Gouges
La tirade de Marceline à la fin de l'acte III du Mariage de Figaro constitue un véritable réquisitoire contre une société où les femmes sont « traitées en mineures pour [leurs] biens, punies en majeures pour [leurs] fautes ». La fin du XVIIIe siècle, et d'autant plus à l'issue de la période révolutionnaire, voit de fait la société française se métamorphoser. Ainsi, en 1797, Constance Pipelet, avec son Épitre aux femmes, exhorte ces dernières à se « réveiller » (vers 10). Comme Beaumarchais, elle s'en prend au statut de mineure des femmes, dont l'enfance se prolonge jusque dans leurs vieux jours (vers 6). Dès lors, comment Constance Pipelet construit-elle un discours à la fois de révolte et d'espoir pour la condition des femmes ?
[...] L'adjectif « injuste », répété trois fois, porte sur cette idée une emphase particulière, d'autant qu'il est relayé, au vers 23, par son harmonie imitative, avec l'allitération en « j » (« injuste », « jaloux », « assujettir »). Le règne partagé de la deuxième strophe où « tous deux pensent régner » (vers 17) laisse place à une servitude partagée où l'homme souhaite « assujettir » (vers 23) et « asservir » (vers 24) tout en étant lui-même « esclave révolté » (vers 29). L'épître aux femmes de Constance Pipelet ne se réduit pas en somme à une célébration des femmes, mais il s'agit d'un appel à l'action et d'une critique de la domination masculine. [...]
[...] Cet idéal auquel appelle la raison se retrouve confronté à la folie masculine, et requiert une lutte entre un groupe de femmes, dans lequel s'inclut la poétesse, et le genre masculin, représenté par le pronom singulier, comme un concept désincarné. L'isotopie de la servitude et du règne, en filant une métaphore politique, met en correspondance le combat pour les droits des femmes et la lutte révolutionnaire, de manière analogue à la Déclaration des droits de la femme d'Olympe de Gouges. [...]
[...] Tout d'abord, l'Epître aux femmes se présente comme un hommage aux femmes. Comme l'indique le titre, elles sont les destinataires du poème. Cela est confirmé par l'apostrophe qui ouvre le texte, et revient par la suite de manière anaphorique aux vers 2 et 10. Les femmes sont en outre au centre du poème dont elles constituent le thème. Cette position centrale se retrouve dans la métrique, puisque le pronom « vous », désignant les femmes, se retrouve régulièrement à l'hémistiche (vers 10). [...]
[...] La domination masculine est présentée comme le fruit d'un égarement par rapport à la nature, comme le montre le champ lexical de l'erreur : « ignorance » (vers « égarés » (vers « erreur » (vers « feint » (vers 25). La deuxième strophe consiste en une réfutation de cette erreur, et en une réinterprétation des lois de la nature. Cette dernière placerait les hommes et les femmes sur un pied d'égalité, comme l'indique la répétition du comparatif d'égalité « même » (vers 13). [...]
[...] L'Épître aux filles - Constance Pipelet (1797) - Comment Constance Pipelet construit-elle un discours à la fois de révolte et d'espoir pour la condition des femmes ? La tirade de Marceline à la fin de l'acte III du Mariage de Figaro constitue un véritable réquisitoire contre une société où les femmes sont « traitées en mineures pour [leurs] biens, punies en majeures pour [leurs] fautes ». La fin du XVIIIe siècle, et d'autant plus à l'issue de la période révolutionnaire, voit de fait la société française se métamorphoser. [...]
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