Commentaire composé sur La ballade des pendus de François Villon.
[...] Pendant longtemps, on a voulu croire que Villon a composé ce texte dans sa prison dans l'attente de sa pendaison. Cet avis est abusif, et n'enlève rien à la beauté et à la force du poème. Il y a le problème du titre : dans certains manuscrits, il est appelé Ballade dans d'autres, il parle de L'épitaphe Villon et le plus connu est La Ballade des pendus Dans ce poème, on donne la parole à des pendus fictifs, des suppliciés fictifs qui revendiquent le lien fondamental qui les unit à tous les êtres humains et qui en appelle à la miséricorde des vivants. [...]
[...] Les frères humains sont interpellés afin qu'ils interviennent en faveur des pendus, en aide à ceuxci. C'est une des fonctions de la prière que de pouvoir venir en aide à autrui, les prières des uns peuvent assurer le salue des autres : interdépendance des êtres humains par l'intermédiaire de la prière : Excusez nous [ ] tarie Le sentiment religieux imprègne tout le poème et particulièrement la peur de l'enfer, ce qui est très caractéristique du Moyen Âge, nous préservant ils veulent être préservés de l'infernale foudre, le poème revient sur cette crainte vers la fin : Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie Villon fait parler les morts (la prosopopée), la voie d'outre-tombe que ce poème fait entendre touche par les sentiments d'humanité qu'elle contient mais aussi par son réalisme macabre. [...]
[...] Le tableau macabre destiné à frapper le lecteur. I). Une prière touchante qui cherche l'émotion Si l'on part du titre L'épitaphe Villon c'est une épitaphe particulière car ce sont les condamnés qui parlent après leur mort aux vivants, leur souci est le salue de leurs âmes, préoccupation religieuse relative à leurs salues. C'est une prière que ces pendus exécutés adressent aux vivants, à ceux qui les voient, car il était usage de laisser les cadavres suspendus au gibet à la vue des passants. [...]
[...] C'est une Ballade, elle a une forme fixe très en vogue jusqu'à la fin du Moyen Âge, les poètes de la Renaissance rejetteront cette forme : 3 strophes de 10 vers parfois de 8 vers suivies d'une demi-strophe qu'on appelle l'envoi, même jeu de rimes que l'on retrouve dans l'ensemble du poème, présence d'un refrain y compris dans l'envoi, chaque vers est un décasyllabe. On étudiera d'abord la prière que le poème constitue, une prière touchante qui cherche l'émotion, discours pathétique fondé sur la description de l'horreur (description des corps). Nous étudierons ensuite le tableau macabre destiné à frapper le lecteur. Plan : I). Une prière touchante qui cherche l'émotion. II). [...]
[...] Au Moyen Âge, on distinguait le motif de la danse macabre qui sert à rappeler la condition mortelle des hommes : Rappelez vous que vous devez mourir dans le poème, on distingue un grand nombre de ces détails macabres et répugnants, les pendus transmettent un message, il y a ici une leçon : memento mori. Rappel du destin commun au vers 8. Conclusion : On distingue un lyrisme humain et émouvant dans lequel s'exprime la foi vibrante du Moyen Âge : fois simple et profonde. C'est un poème riche et saisissant par ce réalisme macabre représentatif du Moyen Âge. [...]
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