A l'âge de seize ans, Rousseau entre pour une durée de trois mois au service de Mme de Vercellis en tant que laquais. En 1728, Mme Vercellis meurt, ce qui entraîne un certain désordre dans la famille : « Il est bien difficile que la dissolution d'un ménage n'entraîne un peu de confusion dans la maison ».
Alors qu'il s'apprête à quitter la maison avec honneur, Rousseau se rend coupable du vol d'un ruban appartenant à Mme Lorenzy. Cet événement, mineur à la base, prend des proportions tragiques. En effet Il reporte la responsabilité de ce vol sur Marion, une jeune servante. Surpris en possession de ce ruban, Rousseau s'exclame « C'est Marion qui me l'a donné ».
[...] Il explique ainsi : Le désir de m'en délivrer en quelque sorte a beaucoup contribué à la résolution que j'ai prise d'écrire mes Confessions L'épisode du ruban volé est donc en partie à l'origine du projet autobiographique de Rousseau. En réalité, il apparaît que Rousseau se confesse pour qu'on lui pardonne sa faute : Il insiste sur son remords pour s'attirer la compassion et l'indulgence du lecteur. Ce dernier est son confesseur seul capable de l'absoudre. Il écrit ainsi Je crois sentir que mon aversion pour le mensonge me vient en grande partie du regret d'en avoir pu faire un aussi noir Il minimise dès le départ l'importance de la faute. [...]
[...] Il dit qu'elle est jolie qu'elle a une fraîcheur de coloris qu'on ne trouve que dans les montagnes. Mais sa beauté est surtout morale. (on note ainsi une correspondance entre le physique et le moral). Marion est une fille honnête, sa vertu la rend aimable. Elle a un air de modestie et de douceur qui sont estimables.Tous ces détails font de Marion une victime intéressante. Accusée, la jeune fille adopte le comportement d'une victime. D'abord elle reste interdite elle se tait Elle se défend comme une personne qui n'a rien à se reprocher avec autant de simplicité que de fermeté Inversement, tous les détails donnés sur Rousseau contribuent à le noircir, ce qui crée un fort contraste avec Marion. [...]
[...] L'épisode du ruban volé par Rousseau dans Les Confessions Situation de l'extrait Il est bien difficile ( . ) ne cesse pas un seul jour de s'accomplir Confessions, livre II A l'âge de seize ans, Rousseau entre pour une durée de trois mois au service de Mme de Vercellis en tant que laquais. En 1728, Mme Vercellis meurt, ce qui entraîne un certain désordre dans la famille : Il est bien difficile que la dissolution d'un ménage n'entraîne un peu de confusion dans la maison Alors qu'il s'apprête à quitter la maison avec honneur, Rousseau se rend coupable du vol d'un ruban. [...]
[...] Le comte de la Roque (neveu de Mme de Vercellis) est le juge. Le récit est mené en trois temps : Les circonstances du vol sont définies par Rousseau Ce ruban seul me tenta, je le volai Rousseau subit un interrogatoire au cours duquel il accuse Marion. Les deux accusés subissent une confrontation pour que la vérité soit mise au jour. On trouve le champ lexical du jugement jugea vérifier Le ruban est la pièce à conviction qu'on présente à Marion pour la confondre : on lui montre le ruban Chacun des accusés assure sa propre défense. [...]
[...] Aux yeux de Rousseau, les vrais coupables, ce sont les adultes. Ils sont curieux on voulut savoir Cette curiosité malsaine provoque chez l'adolescent qu'il était une réaction de défense. Surpris, il reporte la responsabilité sur une autre personne. C'est une réaction non réfléchie, dictée par l'amour-propre. Ce sont les adultes qui, en se réunissant pour former une sorte de tribunal, ont transformé son petit larcin en crime. D'autre part, les adultes ont, selon lui, manqué de clairvoyance et fait preuve de légèreté, on ne se donna pas le temps d'approfondir la chose Cet exemple concret illustre la vision que Rousseau a de la vie. [...]
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