Commentaire d'un texte (type Bac) d'Epicure.
[...] Même s'il agit en cachette, il peut toujours lui arriver de se trahir lui-même. L'injustice, même quand elle réussit, est donc une source de craintes continuelles, et c'est pourquoi elle est incompatible avec la sérénité du sage, qui est la condition du bonheur. Ainsi, il n'y a pas moyen de vivre agréablement si l'on ne vit pas avec prudence, honnêteté et justice et inversement, il est impossible de vivre avec prudence, honnêteté et justice si l'on ne vit agréablement Contrairement à ce que pense l'opinion commune, plaisir et vertu ne sont pas incompatibles. [...]
[...] Il n'est rien d'autre que le plaisir dont Epicure a parlé dans la première partie du texte, la paix du corps et de l'âme. Enfin, c'est encore une opinion vaine que de croire que la douleur est difficile à supporter. Car c'est la peur qui accompagne la douleur, bien plus que la douleur elle-même, qui fait souffrir. La douleur elle-même est toujours supportable. Quand elle ne l'est pas, elle ne dure pas, puisqu'elle provoque l'évanouissement ou la mort. Grâce à ce raisonnement, il est donc possible de se libérer du trouble de l'âme, et c'est pourquoi la prudence, au sens donné ici à ce terme, est le plus grand des biens Mais pourquoi Epicure déclare-t-il qu'il faut la mettre au dessus de la philosophie même ? [...]
[...] En effet, si le critère du juste est la prudence, alors il faut déclarer justes tous les actes qui, dans le système judiciaires en vigueur, n'encourent aucune punition. Or, les lois ne peuvent-elles pas, dans certains cas, être injustes ? La véritable justice ne consiste-t-elle pas alors à désobéir, malgré les risques ? En définitive, l'honnêteté du sage épicurien semble bien proche de ce qu'on devrait plutôt appeler du conformisme. Comme l'a montré Kant, agir par prudence, c'est agir par intérêt et non par devoir, par respect pour la dignité humaine. Même raisonnable, même prudente, la recherche du plaisir, ne peut suffire à fonder une morale universelle. [...]
[...] Q'en est-il de ce qu'Epicure appelle les jouissances matérielles ? La suite du texte permet de comprendre ce que désigne cette expression. Epicure propose deux exemples : la jouissance des jeunes garçon et des femmes et la saveur des poissons et des autres mets que porte une table somptueuse Il s'agit, en d'autres termes, du plaisir charnel et du plaisir gastronomique. Contrairement aux plaisirs de l'homme déréglé, ils ne sont pas, eux-mêmes, incompatibles avec le bonheur. En effet, ils n'entraînent pas nécessairement de douleur après coup. [...]
[...] Comment Epicure peut-il prétendre faire du plaisir la base du bien être durable ? La réponse se trouve dans la première partie du texte (ligne 1 à 10). Epicure explique en effet, que le plaisir qui doit être le but de notre vie n'est pas celui de ‘l'homme déréglé mais celui qui consiste ‘pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l'âme, à être sans trouble Cette distinction établie, il montre, dans une seconde partie (l10 à la fin), qu'un tel plaisir ne peut être atteint que par la prudence, c'est-à-dire, d'une manière générale, la capacité à choisir ce qui est bon pour nous. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture