Commentaire de texte d'un extrait de l'<em>Entretien d'un philosophe avec la Maréchale de ***</em> de Diderot : la parabole du mexicain. De "Je vous ai fait tout à l'heure une histoire," à "En vérité, non".
[...] Pendant qu´il dort, le vent s´accroît, le flot soulève la planche sur laquelle il est étendu, et voilà notre jeune raisonneur embarqué. LA MARECHALE. - Hélas ! c´est bien là notre image : nous sommes chacun sur notre planche ; le vent souffle, et le flot nous emporte. DIDEROT. - Il était déjà loin du continent lorsqu´il s´éveilla. Qui fut bien surpris de se trouver en pleine mer ? ce fut notre Mexicain. [...]
[...] Si ce n´est pas une vertu que d´avoir de l´esprit, ce n´est pas un crime d´en manquer. Cependant le vent continuait, l´homme et la planche voguaient, et la rive inconnue commençait à paraître : il y touche, et voilà. LA MARECHALE. - Nous nous y reverrons un jour, monsieur Diderot. DIDEROT. - Je le souhaite, madame la maréchale ; en quelque endroit que ce soit, je serai toujours très flatté de vous faire ma cour. A peine eut-il quitté sa planche, et mis le pied sur le sable, qu´il aperçut un vieillard vénérable, debout à ses côtés. [...]
[...] Diderot termine son entretien avec cet apologue qui vient en réponse à la question de la Maréchale : Etes-vous bien tranquille dans votre incrédulité ? Il s'agit en effet d'un apologue : c'est un récit initiatique : un jeune homme vit une aventure jalonnée des preuves qui le mèneront à découvrir des choses secrètes, en l'occurrence l'existence d'un autre monde auquel il refusait de croire malgré les affirmations de sa grand-mère : Rien n'est plus vrai que ma grand-mère radote avec son histoire de je-ne-sais quels habitants qui, dans je-ne-sais quel temps, abordèrent ici de je-ne-sais où, d'une contrée au-delà de nos mers. [...]
[...] Là, madame la maréchale, mettez-vous pour un moment à la place du vieillard, et dites-moi ce que vous auriez fait. Auriez-vous pris ce jeune insensé par les cheveux, et vous seriez-vous complu à le traîner à toute éternité sur le rivage ? LA MARECHALE. - En vérité, non. INTRODUCTION : Après avoir utilisé l'exemple de la belle dévote, Diderot utilise un autre procédé argumentatif : le conte. L'histoire brève qu'il met en scène permet à la Maréchale de découvrir un Dieu très différent de celui auquel elle croit : non pas un Dieu vengeur prompt à la sanction et au châtiment mais un Dieu compatissant et juste. [...]
[...] - Il utilise le style direct pour animer le récit. - Il stimule son auditoire grâce à un jeu de questions-réponses. - Il fait participer la Maréchale en lui proposant de s'imaginer à la place du vieillard pour mieux juge de la leçon du conte : Là, madame la Maréchale, mettez- vous pour un moment à la place u vieillard, et dites-moi ce que vous auriez fait vous seriez-vous complu à le trainer à toute éternité sur le rivage ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture