Dans cet extrait d'Entretien entre d'Alembert et Diderot des Œuvres philosophiques, Diderot partage une conversation entre lui et le philosophe Jean d'Alembert, avec qui il entretenait des rapports tendus du fait de désaccords philosophiques ; notamment dans cet extrait où Diderot partage son point de vue sur la matière et l'esprit, qui sont deux substances sur lesquelles débattent de nombreux philosophes. En effet, pour Diderot, la matérialisme seul permet de résoudre les incohérences liées à la matière et l'esprit. La matérialisme est une idée moniste selon laquelle seule la matière compose la réalité. À l'inverse, d'Alembert, et également Descartes, soutiennent la théorie du dualisme, selon laquelle la réalité est composée de deux substances : un esprit et un corps. Dans cet extrait, il est donc question pour Diderot d'essayer d'expliquer en quoi la réalité est faite uniquement de matière, dont la propriété semble être la sensibilité.
[...] Attendait-il un domicile ? l à 20) qui représente ici le besoin ou s'il n'existait pas déjà avant, en l'attente d'un corps où résider. Diderot émet alors l'hypothèse que le mélange de deux matières liées à la fécondation peut être à l'origine de l'apparition de la sensibilité. Par la suite, il ajoute au questionnement la qualité physique de cet élément par rapport à l'œuf Était-il homogène ou hétérogène à ce domicile ? l à 21). C'est une façon de revenir aux deux hypothèses que proposait Diderot au début de son exemple lorsqu'il hésitait entre le fait que la sensibilité appartienne déjà à l'œuf ou qu'elle s'y immisce Homogène, il était matériel ; hétérogène, on ne conçoit ni son inertie avant le développement, ni son énergie dans l'animal développé l à 23) mais en montrant également le côté matériel de la sensibilité dans le développement de l'animal si cet élément est homogène. [...]
[...] Or, pour Diderot, la sensibilité est universelle, ce qui signifie pour lui que l'Homme et l'animal ne sont pas aussi différents que semble le prétendre Descartes. Par conséquent, parler de machine imitative revient, pour Diderot, à dire que l'animal n'est pas sensible. Cependant, selon Diderot, l'animal aussi fait preuve de sensibilité. Il poursuit ainsi son discours Mais les petits enfants se moqueront de vous l à en prenant pour argument les jeunes enfants qui semblent avoir beaucoup d'affection envers les animaux, et qui donc ne pourraient croire en l'insensibilité d'un animal. [...]
[...] Il apparaît alors pour Descartes et d'Alembert comme impossible de s'abaisser au même niveau sensible que l'animal. Or, pour Diderot, la sensibilité est universelle, il convient donc pour l'Homme de ne se différencier de l'animal qu'en son organisation, et ce même si cela tend à le réduire. Diderot ajoute ensuite que malgré le fait d'admettre cette hypothèse, il faut également admettre que le sensible est aussi propre à l'animal mais on en conclura contre vous qu'avec une matière inerte, disposée d'une certaine manière, imprégnée d'une autre matière inerte, de la chaleur et du mouvement, on obtient de la sensibilité, de la vie, de la mémoire, de la conscience, des passions, de la pensée. [...]
[...] En effet, pour Diderot, le matérialisme seul permet de résoudre les incohérences liées à la matière et l'esprit. Le matérialisme est une idée moniste selon laquelle seule la matière compose la réalité. À l'inverse, d'Alembert, et également Descartes, soutiennent la théorie du dualisme, selon laquelle la réalité est composée de deux substances : un esprit et un corps. Dans cet extrait, il est donc question pour Diderot d'essayer d'expliquer en quoi la réalité est faite uniquement de matière, dont la propriété semble être la sensibilité. [...]
[...] Dans cet extrait, c'est donc la valeur même de la sensibilité qui est remise en cause. Il s'agit alors pour Diderot de démontrer, selon sa théorie matérialiste, en quoi la sensibilité est propre à la matière. Diderot parvient ainsi, face à des philosophes non matérialistes qui pensent que la matière est incompatible avec la sensibilité, à démontrer que toute la matière est sensible, qu'elle soit animale ou humaine. Pour cela, il s'appuie sur des incohérences liées au fait que pour Diderot, la sensibilité est universelle et s'appuie également sur l'exemple de l'œuf qui va ainsi lui permettre de démonter les autres théories non matérialistes. [...]
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