Paul Verlaine est un grand auteur du XIXe siècle, il excelle notamment dans le genre poétique d'où son surnom : « le prince des poètes ». Il mena une existence très courte puisqu'il disparut à l'âge de 52 ans.
Il commença sa carrière très jeune, avec l'écriture de : Les poètes maudits, des Poèmes saturniens, et notamment avec l'Enterrement qu'il écrit vers l'âge de 20 ans.
Ce sonnet nous montre toute la fantaisie de l'artiste, sa vision positive d'un évènement pourtant accablant et triste.
[...] On ne peut contester la vision positive de l'auteur, de l'environnement presque idyllique qu'il nous fait percevoir. Mais il nous incite également à penser que les personnes présentes sont heureuses presque en jouissance : (vers le fossoyeur qui chante (vers 14) les héritiers resplendissants (vers heureux drille Le sentiment que dégagent les protagonistes est paisible, apaisant ce qui renforce de plus l'apparat placide de l'évènement obséquieux présenté dans ce poème par Verlaine. Cet aspect atteint son acmé quand l'aède montre un défunt heureux : (vers heureux drille qui laisse penser qu'il est plein de vie, même en bonne santé ce qui est tout à fait hors de propos vu l'état dans lequel il se trouve. [...]
[...] Les sons perçus lors de cette cérémonie sont doux, agréables à l'oreille : svelte trille (vers voix fraîche de fille (vers 5). Cela fait ressentir un sentiment qui équivaudrait pratiquement au bien-être, à l'apaisement que procure cette circonstance. Cette impression atteint son acmé quand Verlaine compare à l'aide d'une métaphore le cercueil à un lit (vers : bien chaud douillettement L'adjectif qualificatif chaud et l'adverbe douillettement renforcent la comparaison, l'aspect confortable. En osmose avec les sons présents dans cette liturgie, les sonorités, les rimes de chaque vers sont également très douces à l'écoute, à la lecture. [...]
[...] Or, à cette époque de sa vie, la mort de son père : le capitaine Verlaine en décembre 1865 fut un évènement marquant de sa vie. On peut donc faire beaucoup de conclusion en faisant le rapport entre l'écriture de ce poème et la perte d'un être qui lui été cher. Tout d'abord, tout nous laisse penser que le vers 14 symbolise sa propre description et celle de sa mère : Les héritiers resplendissants ! Le vers 8 : De la terre, édredon du défunt, heureux drille, nous indique que Verlaine connaissait personnellement la personne qui s'en est allée, car l'expression heureux drille signifie que c'était un homme d'humeur gaie, bon vivant. [...]
[...] Soit au contraire, l'auteur pouvait éventuellement avoir des rapports difficiles avec son géniteur et laisse donc ainsi paraître un état d'esprit heureux presque en jouissance peut être grâce au futur legs qu'il va sans doute percevoir vu le rang social élevé dont été issu son père. On voit bien que ce poème nous offre une vision quasi idyllique d'un évènement pourtant triste et macabre. Somme toute, l'ambiguïté sur laquelle repose la description de cette cérémonie qui est sans nul doute l'enterrement de son père reste présente et nous laisse imaginer des raisons possibles, mais non vérifiables. [...]
[...] Puis dans une seconde partie, nous nous intéresserons aux raisons qui ont incité Verlaine à écrire cette œuvre. Tout au long du sonnet, Verlaine nous décrit l'enterrement dans un registre ironique. Il nous montre l'aspect positif de cet évènement pourtant accablant et triste. Dès le premier vers, le poète utilise la comparaison: gai comme un enterrement qui allie cependant 2 mots de sens contraires gai et enterrement il double donc cette figure de style avec un oxymore qui montre toute la bizarrerie de l'esprit de l'artiste. [...]
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