Ensajo sobre a Lucidez, José Saramago, La lucidité, littérature portugaise, conte philosophique, système électoral, démocratie
José Saramago est un écrivain portugais né en 1922 et mort à 88 ans en 2010. C'est une figure majeure de la littérature portugaise puisque c'est le seul auteur lusophone à avoir reçu le Prix Nobel de Littérature en 1998, il est également docteur honoris causa des universités de Bordeaux et Lille III et il a reçu en 1995 le prix Camoens. L'ensemble de son oeuvre (prose, poésies, essais, pièces de théâtre) a été traduit dans plus de 25 langues. Athée et engagé au PC depuis 1969, ses oeuvres n'ont pas toujours été bien accueillies (comme L'Evangile selon Jésus-Christ en 1991). Il est engagé dans le mouvement altermondialiste et il est très critique à l'égard de la construction européenne et soutient également la cause palestinienne. En juin 2004, il est candidat aux élections européennes de 2004 et 2009 sur la liste du PC portugais. Issu d'une famille très modeste du Sud du Portugal, Saramago a commencé à écrire très tard (il était autodidacte) puisque c'est vraiment à partir des années 1980 qu'il entre en littérature avec son roman Le Dieu Manchot qui lui confère un succès international, mais son oeuvre est très dense. Avant il a participé à la Révolution des oeillets de 1974 dans le PC et était serrurier, journaliste et traducteur. La lucidité, publié en 2004 au Portugal est un de ses derniers romans, il reprend une histoire développée dans un roman précédent intitulé L'Aveuglement publié en 1995. Il s'agit d'un conte philosophique.
[...] Saramago appelle donc les dirigeants à sauver la démocratie en réformant le système. C'est une situation extrême que décrit Saramago dans ce livre, mais il n'exclue pas qu'elle arrive un jour tant les hommes politiques se sentiraient désoeuvrés face à cet ennemi de l'intérieur qui n'a ni nom ni visage et qui déstabilise le système démocratique traditionnel puisque les gouvernants ne peuvent rien faire à part se remettre en question. Chercher à partir de combien de % de participation une élection est validée. [...]
[...] Les adversaires de cette évolution expliquent que cela réduirait la légitimité des élus (comme dans le livre) et favoriserait la montée des extrêmes. Saramago rétorque qu'il s'agit d'un droit démocratique comme les autres. Il y a une opposition entre les partisans du vote blanc (les blanchards) qui sont calmes et croient en leur bon droit et le gouvernement, agité qui fait tout pour rétablir le droit ancien (ce qu'il pense être la démocratie), mais qui au final mène la Terreur et se délégitime tout seul). [...]
[...] Le résultat des deuxièmes élections confirme le premier phénomène: le pdd a le pdc a le pdg a il n'y a pas d'abstention ni de bulletins nuls, mais de bulletins blancs. Dès lors le gouvernement refuse d'être lucide et d'imaginer que ce vote blanc manifeste un rejet de sa politique et y voit une menace pour la démocratie menée par des terroristes ou une conjuration internationale de déstabilisation anarchiste et cherche donc à découvrir les conspirateurs. C'est pourquoi des gens sont arrêtés, interrogés, soumis à un détecteur de mensonges et parfois même brutalisés pour savoir pour qui ils ont voté. [...]
[...] Une chasse à l'homme commence alors qui se terminera en tragédie. Le parallèle avec le droit: La question au coeur du livre est la légitimité du système électoral et les mécanismes qui peuvent le menacer dans une démocratie. Saramago met en lumière les coups bas, les rivalités qui existent au sein du monde politique dans son ensemble qui est incapable de faire face avec lucidité au vote blanc majoritaire. Au nom d'un retour à la démocratie, toutes les garanties démocratiques sont suspendues avec l'état de siège. [...]
[...] L'auteur dénonce donc un système démocratique qu'il pense dévoyé qui ne s'illustre que par des rites électoraux donc dans ce livre, les règles démocratiques ne valent que dans la mesure où elles servent les gouvernants. Il y a donc un fossé entre le droit et le fait. Les citoyens de la capitale respectent bien les règles démocratiques en allant voter, mais le vote blanc, pourtant protégé par la Constitution est jugé inconstitutionnel par les gouvernants qui ne savent pas comment réagir face à cette situation (en fait le vote blanc est illégitime, car menace la démocratie). [...]
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