"Enivrez-vous" est extrait du recueil de poèmes en prose Le Spleen de Paris, écrit entre 1857 et 1867. Baudelaire est un artiste torturé ente ses idéaux et son style de vie mondaine, cherchant à dénoncer ce qui le tourmente dans un style propre à lui. D'ailleurs il est difficile de lui attribuer un mouvement littéraire bien défini. Certains poèmes en prose du Spleen de Paris, font souvent référence à certains poème des Fleurs du Mal (...)
[...] On peut être ivre de vertu : ce mot est connoté de rigueur et de sérénité et s'exprime dans des notions liées à la morale : Défi et dépassement de soi. Vin, poésie, vertu : 3 modes d'évasion d'échapper à la médiocrité du réel. Le vin fait oublier au niveau matériel La poésie fait oublier au niveau de l'esprit La vertu fait oublier au niveau de l'âme. L'injonction à votre guise montre que Baudelaire suggère l'égalité de la boisson à la vertu et à la poésie. [...]
[...] Les 4 dernières lignes font office de réponse. Les termes enivrez-vous sont répétés 5 fois fois dans les dernières phrases, et sont repris par l'adjectif ivre dans la 1ère ligne. V.9 Le terme ivresse est employé avec des variations dans l'expression, il montre l'intensification du thème. Les impératifs sont adressés au lecteur par l'univers. Urgence de l'ivresse Dans ce texte à la fois lyrique et romantique, l'homme interroge les éléments de la nature. Signes d'infini vague étoile vent Vent évoque l'infini de l'espace. [...]
[...] Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge vous répondront: "Il est l'heure de s'enivrer! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez- vous; enivrez-vous sans cesse! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise." Le Spleen de Paris Baudelaire. [...]
[...] [Hugo : Tout parle dans la nature animé : Animisme] Baudelaire montre que l'homme est victime du temps, c'est donc une vision pessimiste que le poète nous offre. Dans tous les éléments, on note les sentiments de l'homme, imprégnés d'une constante hantise. Mer : reflet de l'amertume à laquelle est relayée la voix du poète. Ce poème en prose contient un souffle étonnant, dû aux rythmes, aux amplifications, aux répétitions. Les pouvoirs de ce poème rejoignent ceux de la poésie versifiée qui devient alors une évasion idéale. Enivrez-vous Il faut être toujours ivre. [...]
[...] V.1/6 Il faut être toujours ivre Mais enivrez-vous : le vous s'adresse au lecteur. Toujours hyperbolisé, montre la nécessité de l'ivresse universelle. L'ivresse ignore les barrières sociales. V.7/9 Sur les marches d'un palais Votre chambre : suggère successivement l'image d'un roi errant avec son ennui, par rythmes ternaires, puis l'ennui quotidien qui est la source du Spleen. II/ Un poème qui est une incantation Ce poème s'appuie sur beaucoup de répétitions. Le but est d'enchanter le lecteur, l'incantation est alors convaincante. [...]
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