Jean-François Parot, auteur de la fin du 19ème siècle, nous propose une oeuvre qui se compose d'une série de romans policiers historiques dont le héros, Nicolas Le Floch, est un commissaire de police qui enquête au sein du Paris des Lumières. Le premier roman de cette série, L'Enigme des Blancs-Manteaux paru en 2000, s'ouvre sur le prologue que nous propose le texte D. Ce prologue, qui précède le premier chapitre, est en quelque sorte une prolepse puisqu'il débute le 2 février 1761 alors que le premier chapitre commence lui le 19 janvier de la même année. Dans cet incipit, Nicolas le Floch n'est pas mentionné : c'est la scène d'un chariot tiré par un cheval étique qui porte à son bord deux hommes étranges et des tonneaux au contenu douteux qui nous est exposée ; cet équipage cheminant péniblement vers un lieu d'équarrissage situé hors de Paris. Cette entrée en matière aura très certainement un lien avec l'enquête que devra mener le héros, tant l'ambiance y est sordide et suspecte. Comment cet incipit très réaliste arrive-t-il alors à créer une atmosphère sinistre qui engendre l'angoisse ? Nous montrerons dans un premier temps que si la première scène de ce prologue produit un effet de réel, l'atmosphère choisie par l'auteur n'en est pas moins sordide, ce que nous expliquerons dans un second temps. L'ambiance développée par l'auteur est alors une ambiance angoissante qui cherche à susciter la peur, ce que nous verrons dans un troisième temps.
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Le cadre spatio-temporel et les personnages du texte contribuent alors grandement à cette illusion romanesque de la réalité. En effet, dès la première phrase du roman, les détails sont précis quant à la date à laquelle l'action se produit : il s'agit d'une scène qui se déroule « dans la nuit du vendredi 2 février 1761 », soit dans la seconde moitié du 18ème siècle. Le jour de la semaine et le moment de la journée étant mentionnés, le souci du détail de l'auteur ne peut qu'installer son lecteur dans la réalité (...)
[...] Les réactions angoissées des protagonistes Alors, cette crainte que nourrit le cheval est bientôt communiquée aux deux protagonistes. Si ceux-ci rabattent leurs manteaux sur leurs visages à la fin du second paragraphe, c'est non seulement à cause de l'odeur infecte, mais également parce qu'ils ont peur : en effet, cette indication vient dans le récit après qu'ils aient quitté la civilisation pour les sinistres collines de ronciers et après les premiers signes d'énervement du cheval, comme si celui-ci communiquait sa panique naissante aux deux hommes. [...]
[...] Une scène réaliste Le prologue de l'Enigme des Blancs-Manteaux constitue alors une scène réaliste. Le lecteur, grâce à la focalisation externe utilisée au début de l'œuvre, suit les événements en tant que témoin de la scène. Le pronom indéfini Quiconque de la troisième phrase du roman : Quiconque aurait eu l'idée improbable de surveiller cette route eût remarqué ce chariot tiré par un cheval étique engloberait alors non seulement le narrateur en point de vue externe, mais également le lecteur directement plongé dans cet étrange décor du cheminement du chariot des deux hommes. [...]
[...] L'effet de réel de la scène L'univers qui est d'emblée développé par l'incipit de L'Énigme des Blancs- Manteaux est un univers très vraisemblable, tant par le contexte historique où évoluent des personnages réalistes que par la scène d'ouverture qui est évoquée. Le cadre spatio-temporel et les personnages du texte Le cadre spatio-temporel et les personnages du texte contribuent alors grandement à cette illusion romanesque de la réalité. En effet, dès la première phrase du roman, les détails sont précis quant à la date à laquelle l'action se produit : il s'agit d'une scène qui se déroule dans la nuit du vendredi 2 février 1761 soit dans la seconde moitié du 18ème siècle. [...]
[...] Le lecteur voit alors le chariot plongé dans l'obscurité, puis constate le mauvais état de la route et la difficulté qu'a le cheval à s'y engager : le sol est détrempé et le cheval y glisse, les ornières de la route provoquent des secousses et les tonneaux déséquilibrés se cognent entre eux sourdement En plus de ces expressions réalistes, les trois verbes à l'imparfait de la fin du premier paragraphe dérapait s'entrechoquaient et s'arrêtait insistent sur la répétition des actions, ce dernier associé à l'expression de la fréquence toutes les dix toises expression d'époque participant à la crédibilité du roman dit historique _ qui laisse entrevoir l'arrêt définitif du cheval plus loin dans l'extrait. Ce passage de l'incipit de l'Enigme des Blancs-Manteaux, qui est donc une scène très réaliste dont les personnages et le cadre spatio-temporel sont identifiés, nous immerge directement dans le cœur de l'action en tant que témoins du réel. [...]
[...] De plus, la lumière que pourrait projeter la lanterne des protagonistes ne dispense qu'une simple lueur et est même qualifiée de méchant falot Aussi, en plus de l'obscurité dévorante, les deux hommes doivent faire face au très mauvais temps annoncé dès la seconde phrase : le narrateur nous indique d'emblée par un court retour en arrière que la journée avait été sombre et, à la tombée du jour, de lourds nuages avaient éclaté en pluie et en tourmente. Il faut noter dans cette phrase une progression dans l'intensité du mauvais temps puisque l'on passe d'une journée sombre à la pluie puis à la tourmente Ce procédé employé par l'auteur s'appelle une gradation. Cependant, dans cet extrait, la pluie cesse rapidement mais les choses ne s'arrangent pas pour autant. [...]
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