Commentaire composé semi-rédigé sur un extrait de <em>Souvenirs pieux</em>, livre faisant partie de l'autobiographie de Marguerite Yourcenar.
[...] Marguerite Yourcenar veut montrer le caractère incertain et fragmentaire des sources dont elle dispose. Elle veut montrer que ce n'est pas un travail scientifique. Paradoxe de la dernière phrase : d'un côté les documents administratifs vérifiables mais sont froids, dénués d'humanité ; et de l'autre les sources personnelles, plus humaines, plus subjectives et qui forment réellement l'individu. Toute tentative d'objectivité dans l'autobiographie est plus ou moins vouée à l'échec. Les documents administratifs ne donnent pas une vraie image de la personne et n'intéressent pas forcément le lecteur. [...]
[...] Ligne 22 : Ecrire sa propre vie au niveau de la démarche revient à écrire la vie d'un personnage historique. Cela relève aussi de la démarche de l'historien qui va comparer les sources, voir si elles concordent. L'autobiographie chapote tout cela, elle combine : le talent romancier, le talent d'historien, le talent autobiographique. La méthode : Chacun possède comme sources : des sources officielles, des sources personnelles (personnes qui racontent un souvenir de manière indirecte). Lignes 23/24 : informations pas très sûres, dramatisées, enjolivées. [...]
[...] Le texte constitue l'incipit de son autobiographie, composée de trois livres : "Souvenirs pieux" en 1974, consacré à la famille de sa mère ; "Archives du nord" en 1977 consacrée à la famille de son père, et "Quoi ? l'éternité" en 1988 consacrée à son enfance. En 1980, elle est la première femme à rentrer à l'Académie française. Texte : "L'être que j'appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903, vers les 8 heures du matin, à Bruxelles, et naissait d'un Français appartenant à une vieille famille du nord, et d'une Belge dont les ascendants avaient été durant quelques siècles établis à Liège, puis s'étaient fixés dans le Hainaut. [...]
[...] Ces bribes de faits crus connus sont cependant entre cet enfant et moi la seule passerelle viable ; ils sont aussi la seule bouée qui nous soutient tout deux sur la mer du temps." Annonce des axes : L'identification d'un être II) L'écriture autobiographique III) Les problèmes associés à l'autobiographie Analyse : L'identification d'un être Elle fait coïncider le début de l'œuvre avec sa naissance (comme Chateaubriand). A. Une présentation administrative. Le premier paragraphe donne de manière précise les origines de cet enfant : heure, ville, origine des parents, numéro de la maison . On peut les rapprocher d'une fiche d'état civil. On a des faits, des indicateurs précis, qui montrent le souci de vérité, d'objectivité (aucune émotion). Marguerite Yourcenar nous donne les moyens de la situer dans un contexte familial, social ("vieille famille du Nord") et historique. B. L'articulation des deux paragraphes. [...]
[...] On passe ainsi du particulier (Marguerite Yourcenar) à une problématique générale qui arrive à la question : Qui sommes-nous ? Elle a pris conscience que dès sa naissance, elle a été intégrée dans un contexte particulier. Elle montre que si elle était née ailleurs, dans une autre époque, elle aurait été différente ; d'où l'importance du mot "vertige" à la ligne 13 : A quel détail vais-je arrêter mon autobiographie pour montrer ce qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui ? [...]
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