Énergie spirituelle, Henri Bergson, déterminisme, conscience, création par le vivant
C'est très souvent en opposant l'homme, ou sa conscience et la nature, que l'on opère la distinction entre la liberté et le déterminisme.
En considérant la vie « à son entrée dans le monde », c'est-à-dire dans une sorte d'état initial, Bergson déduit de cette distinction une différence beaucoup plus générale entre matière brute et conscience.
Si, en effet, l'univers matériel peut être défini par le déterminisme, l'émergence de la vie signifie immédiatement une indétermination, ou la possibilité d'inventer, de choisir et de créer.
[...] Choisir correspond au rôle de la vie, qui est de créer. La vie apporte, ou importe, dans le monde du nouveau, du non simplement répétitif (à la différence de ce qui est soumis aux lois, qui signifient une répétition). Créer est à comprendre dans un sens à la fois modeste et radical (rien à voir avec la théologie): faire surgir ce qui n'était pas prévisible, ce qui échapper à la détermination par les antécédents et les conditions. Ce qu'implique cette création: La création ouvre sur l'avenir, mais elle doit se préparer au présent. [...]
[...] II- Le vivant est au contraire imprévisible: Dès son apparition, le vivant se distingue du monde matériel: La vie apporte dans le monde quelque chose qui tranche avec la matière brute Il s'agit donc de préciser la nature de cet écart. L'apport de la vie réside dans le choix ou la tendant à choisir. Il faut donc qu'elle en ait la possibilité, ce qui sous entend qu'elle se déploie dans une sone d'indétermination (au sens strict, de non-détermination, de non-soumission au déterminisme). [...]
[...] L'énergie spirituelle de Henri Bergson C'est très souvent en opposant l'homme, ou sa conscience, et la nature, que l'on opère la distinction entre la liberté et le déterminisme. En considérant la vie à son entrée dans le monde c'est-à-dire dans une sorte d'état initial, Bergson déduit de cette distinction une différence beaucoup plus générale entre matière brute et conscience. Si, en effet, l'univers matériel peut être défini par le déterminisme, l'émergence de la vie signifie immédiatement une indétermination, ou la possibilité d'inventer, de choisir et de créer. [...]
[...] On peut reconnaître que la démonstration menée ici est rigoureuse, dès lors qu'on en admet les points de départ: à l'opposé de la matière brute, le vivant se distingue par sa capacité d'invention. Mais admettre en conséquence que la conscience est bien coextensive à la vie n'inclut dans la conscience ainsi affirmée que des capacités, certes non négligeables, très générales. Il reste alors à différencier les degrés possibles de cette conscience, et à comprendre comment elle acquiert chez l'homme des dimensions exceptionnelles, tant dans l'acception psychologique du terme que du point de vue moral. [...]
[...] Elle est donc présente en droit dans tout vivant: Puisque le rôle du vivant est d'inventer du nouveau, et puisque ce nouveau n'apparaît que grâce à la mémoire et à l'anticipation, on en conclut que tout être vivant est par définition doté de conscience. Toutefois, Bergson reste prudent: cette conscience n'est présente dans tout vivant qu'en droit. Il resterait à observer qu'elle est actuelle, ou se trouve en fait chez tous les vivants, et à préciser éventuellement les différents degrés de sa présence réelle. Comment devient-elle présente en fait? [...]
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