Dumarsais tente ici d'illustrer l'art de l'adaptation et de la modération, mais il s'engage résolument aux côtés des philosophes.
- champ lexical des ténèbres : « ténèbres ; nuit ; abîmes de la mer ; le fond de la forêt »- (les passions, l'absence de réflexion), « nuit » « précédé d'un flambeau » => métaphore des Lumières
- valorisation explicite par un adjectif à valeur de superlatif « c'est ici une grande perfection du philosophe »
- « notre philosophe » : effet affectif de proximité du possessif
(...)
[...] II/ Les valeurs du philosophe et son rapport au monde : Le philosophe n'a pas recours à Dieu : - comparaison de la raison et le philosophe /la grâce et le chrétien = parallélisme de la construction de la phrase avec anaphore du détermine l.5 - l'horloge l.7, métaphore d'une vision mécanique du monde conception matérialiste : pas de recours au grand horloger de Descartes. - la prédominance de la sensation : il sait demeurer indéterminé : rejet du recours à la foi où le mystère subsiste. [...]
[...] Le philosophe, au contraire, démêle les causes autant qu'il est en lui. [ . ] La vérité n'est pas pour le philosophe une maîtresse qui corrompe son imagination, et qu'il croie trouver partout; il se contente de la pouvoir démêler où il peut l'apercevoir. Il ne la confond point avec la vraisemblance; il prend pour vrai ce qui est vrai, pour faux ce qui est faux, pour douteux ce qui est douteux, et pour vraisemblable ce qui n'est que vraisemblable. [...]
[...] Notre philosophe ne se croit pas en exil dans ce monde; il ne se croit point en pays ennemi; il veut jouir en sage économe des biens que la nature lui offre; il veut trouver du plaisir avec les autres; et pour en trouver, il en faut faire: ainsi il cherche à convenir à ceux avec qui le hasard ou son choix le font vivre : c'est un honnête homme qui veut plaire et se rendre utile. [ . ] Les sentiments de probité entrent autant dans la constitution mécanique du philosophe que les lumières de l'esprit. Plus vous trouverez de raison dans un homme, plus vous trouverez en lui de probité. Au contraire, où règnent le fanatisme et la superstition, règnent les passions et l'emportement. [...]
[...] Il fait plus, et c'est ici une grande perfection du philosophe, c'est que, lorsqu'il n'a point de motif pour juger, il sait demeurer indéterminé. [ . ] L 'esprit philosophique est donc un esprit d'observation et de justesse qui rapporte tout à ses véritables principes; mais ce n'est pas l'esprit seul que le philosophe cultive, il porte plus loin son attention et ses soins. L'homme n'est point un monstre qui ne doive vivre que dans les abîmes de la mer ou au fond d'une forêt: les seules nécessités de la vie lui rendent le commerce des autres nécessaire; et dans quelque état où il puisse se trouver, ses besoins et le bien-être l'engagent à vivre en société. [...]
[...] Il le compare aux autres hommes et aux chrétiens comme s'il était quelqu'un d'à part. Plan de lecture I. Philosophe = modèle incarnant l'esprit des lumières 1.Ton élogieux, enthousiaste " une grande perfection du philosophe " l.14 " mais notre philosophe " l Valeurs du philosophe (qualités) Philosophe = homme social (offrir à la société), sociable (pas à l'écart) "ne se croit pas en exil dans ce monde " l.25, " trouver du plaisir avec les autres " l.27 = réfléchi, vrai, honnête " n'agit qu'après la réflexion " l.7, " honnête homme " l.31 = esprit critique = homme de raison " la raison détermine le philosophe " l.2, " par raison " l Buts du philosophe Eclairer l'ignorant en trouvant la vérité " de la pouvoir démêler là où il peut l'apercevoir " l Se rendre utile à la société et la rendre honnête " se rendre utile " l.30, " ne produire que des effets conformes à l'idée d'honnête homme " l II. [...]
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