Commentaire de texte sur les pages peu après l'incipit de Thérèse Raquin d'Emile Zola.
[...] L'expression "clair-obscur", terme oxymorique, met ainsi en évidence l'intensité de l'obscurité que renferme la Mercerie. De même, l'expression "aspect lugubre dans l'obscurité transparente" met bien en lumière cette atmosphère morbide dans laquelle l'obscurité est celle du sommeil éternel, d'un présage de mort. Ce sommeil éternel comme mort prochaine et certaine peut d'ailleurs être évoqué avec "la vieille dame qui souriait en sommeillant". L'idée d'un effacement, d'une disparition peut également être noté avec l'expression "effacement blafard" soulignant l'idée d'une mort planant sur le reste du roman. [...]
[...] Ce lieu sans lumière serait ainsi le lieu des enfers dans lequel les personnages se perdraient et seraient déjà condamnés. Le destin des personnages semble ainsi enclenché : les personnages semblent agis par le tragique, la fatalité. De cette manière, nous retrouvons des références aux événements constituant la suite du roman. L'humidité, la pourriture seraient ainsi des références à la scène de mort, de noyade de Camille tout comme à la scène de la morgue. Ces références peuvent également évoquer les nombreuses scènes dans lesquelles les amants ont l'impression d'être visités par le cadavre de Camille, ou encore la scène dans laquelle Laurent peint le portrait de Camille à l'apparence d'un noyé. [...]
[...] Ainsi, alors que Thérèse est effacée, Camille et Madame Raquin peu décrits semblent presque absents. Nous assistons en effet à une description rapide dans laquelle Madame Raquin apparaît comme une vieille femme et au caractère dur : "Cette dernière avait environ soixante ans ; son visage gras et placide blanchissait sous les clartés de la lampe". Camille, quant à lui, est dépeint comme un être faible par la description physique assez diminuante qui est faite de lui : "un homme d'une trentaine d'années lisait ou causait à demi-voix avec la jeune femme. [...]
[...] Le fantastique semble ici donc bien présent. L'oxymore "blancheur mate", quant à lui, nous montre toute l'étrangeté du personnage de Thérèse qui partage la blancheur d'un fantôme mais également la couleur mate d'une femme algérienne rappelant son origine et donc son humanité. A moins que ce côté plus foncé côtoyant avec ce côté plus clair ne rappelle la noirceur qui gagnera pleinement son âme en lien avec cet acte sombre qu'elle fera qui scellera son destin plus sombre que jamais. [...]
[...] Commentaire : Emile Zola, Thérèse Raquin L'extrait que nous étudions se situe dans le chapitre 1 de Thérèse Raquin, juste après l'incipit. Cet extrait est donc la suite de la présentation du milieu dans lequel vont évoluer les personnages, également rapidement présentés. Après le passage présenté et décrit, Emile Zola nous présente ainsi la boutique, la Mercerie et son atmosphère. Habitée par une atmosphère lugubre, sale, sombre, inquiétante, la boutique précisément décrite permet d'introduire les personnages, influencés par ce milieu. [...]
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