Tout d'abord, on remarque que mis à part la vue, aucun autre sens n'est présent puisque le couple se promène, regarde, examine les lieux mais ne se parle pas, ce qui nous est indiqué avec l'adjectif "silencieux" (ligne 8) et à la ligne 10 : "toujours sans parole". Ils sont là n'entendant rien, ne se parlent pas, juste à contempler les lieux, à remarquer chaque détail comme un peintre qui reste concentré sur son oeuvre, qui entre dans un monde où seul le visuel compte, ne se laissant pas perturber par des bruits, des odeurs, afin que sa peinture soit la plus parfaite possible. On a la présence de trois verbes qui sont très souvent utilisés pour le visuel : "revoir" (ligne 5), "à regarder" (ligne 8) et "voyant" (ligne 11).
D'autre part, nous constatons des références aux méthodes utilisées lors d'une peinture comme la lumière qui est très importante et qui peut jouer un grand rôle ou devenir une grande caractéristique pour certains peintres. Ainsi nous obtenons un contraste entre les tours qui sont obscures ("dans l'ombre que dominaient les tours") et la rive droite qui est lumineuse ("noyée de soleil") (ligne 15). Le narrateur joue sur ces deux thèmes contradictoires mais essaye tout de même d'harmoniser les tours et le soleil avec la couleur ("les tours jaunissantes", ligne 14) qui les réunit.
Enfin, la vision du peintre s'exprime par la succession de détails que le narrateur constate, même les plus petits tel un artiste qui s'énerve d'un défaut ou qui s'extase d'une chose que seul lui remarque. Le narrateur nous donne beaucoup de détails afin d'embellir le décor et nous permettre de visualiser les lieux, d'imaginer, de découvrir le tableau au fil de ses lignes. Il dévoile en quelque sorte son tableau petit à petit comme on l'insinue à la ligne 12 (...)
[...] Ils paraissent aujourd'hui tristes, renfermer dans leurs souvenirs et ne pouvant sortir de cette mélancolie mélancolie invincible ligne 23). Au terme de nos propos, nous pouvons noter que l'artistique, l'œil du peintre joue un rôle important dans la description même si cette dernière est un peu subjective de par le côté magnifique qui est présent et qui est accentué par de nombreux détails et la mélancolie de Claude. Ce sentiment caractéristique du registre lyrique se ressent tout au long du texte. [...]
[...] Les détails rendent les lieux purs, doux, paisibles tels le satin de l'eau (ligne ou petits nuages (ligne 21). Le narrateur donne vie aux nuages qui se transforment en treillis et qui lâchent des flots d'or La métaphore des flots d'or pour désigner la pluie est délicate, douce et s'accorde parfaitement à la description qui est enjolivée mais qui reste paradoxalement sobre. Au cours de l'extrait, on remarque l'importance du registre lyrique qui nous renvoie à la mélancolie du couple avec une grande importance de l'eau et les caractéristiques du registre. [...]
[...] Cet extrait issu de L'œuvre, publié en 1886, nous décrit les sentiments d'un jeune couple d'autrefois qui vivait à Paris et qui revient dans la capitale après avoir vécu en Province. Le narrateur, Claude qui est peintre et sa femme, Christine sont remplis de souvenirs et se les remémorent lors d'une promenade que Claude nous décrit. Nous nous efforcerons donc de montrer la vision du peintre qui renvoie à la mélancolie et au côté lyrique pour mieux accentuer le retour à la réalité. [...]
[...] On a la présence de trois verbes qui sont très souvent utilisés pour le visuel : revoir (ligne à regarder (ligne et voyant (ligne 11). D'autre part, nous constatons des références aux méthodes utilisées lors d'une peinture comme la lumière qui est très importante et qui peut jouer un grand rôle ou devenir une grande caractéristique pour certains peintres. Ainsi nous obtenons un contraste entre les tours qui sont obscures dans l'ombre que dominaient les tours et la rive droite qui est lumineuse noyée de soleil (ligne 15). [...]
[...] Cette mélancolie est également soulignée par des adverbes comme jadis (ligne 18). Des coins chéris d'autrefois signifie qu'aujourd'hui ils ne le sont plus et on sent le regret du narrateur. Depuis leur départ, beaucoup de choses ont évolué dans leur couple, ils s'aiment moins, c'est ce que veut nous faire entendre l'expression où ils s'étaient aimés (ligne 9). Une routine s'est peut-être installée, ils sont moins fougueux, passionnés et regrettent les années où ils l'étaient encore. Cette ville, Paris est synonyme de cette passion, de leur espoir, de leur folie puisqu'il semble que ce soit le seul lieu où ils eurent autant de bonheur. [...]
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