L'Œuvre, roman publié en 1886, constitue le quatorzième volume de la série Les Rougon-Macquart, et prend place à la suite de Germinal dans le cycle. L'ouvrage nous entraîne dans le monde de l'art et des artistes, à travers le portrait d'un peintre maudit, Claude Lantier, dont le personnage évoque celui de Paul Cézanne, grand ami de Zola, qui se brouillera avec l'écrivain après la publication du roman.
Le passage proposé est extrait du chapitre II, où Claude reçoit la visite de son ami d'enfance, l'écrivain Pierre Sandoz, qui vient prendre la pose. Le peintre, admirateur de Delacroix et de Courbet, voudrait « faire autre chose », mais ne sait pas quoi. Il est préoccupé par son tableau, et se remet à la tâche qu'il ne peut abandonner.
En quoi ce texte peut-il apparaître comme un manifeste esthétique ?
[...] ] cette main-là, c'est du Courbet : s'il en appelle à une lessive il ne semble pas savoir se débarrasser seul de la sauce romantique (ce que montre le jeu des pronoms : on passe du je au nous qui renvoie au groupe : Claude étend ses problèmes à l'ensemble du milieu artistique) ( cela suppose l'idée d'un déterminisme qui a marqué un être dans son enfance : d'où importance du terme notre jeunesse qui entraverait la marche vers la nouveauté, et rendrait difficile la diffusion d'une esthétique nouvelle (indice également de l'incapacité de Claude a terminé son œuvre, et à manifester ses conceptions esthétiques novatrices). Transition : Ce passage tire les conclusions de la révolte exprimée par Claude contre les canons esthétiques classiques, et révèle la place de cette révolte dans la production artistique ; révolte qui apparaît aussi comme symbole de leur jeunesse. Pourtant, cette rébellion contre les carcans classiques ne va pas sans ambiguïtés, et semble suggérer que la mise en œuvre d'une esthétique nouvelle n'est pas évidente. C'est cependant ce que semble permettre le passage lui-même. [...]
[...] Le passage proposé est extrait du chapitre II, où Claude reçoit la visite de son ami d'enfance, l'écrivain Pierre Sandoz, qui vient prendre la pose. Le peintre, admirateur de Delacroix et de Courbet, voudrait «faire autre chose», mais ne sait pas quoi. Il est préoccupé par son tableau, et se remet à la tâche qu'il ne peut abandonner. Lecture de l'extrait En quoi ce texte peut-il apparaître comme un manifeste esthétique ? [...]
[...] Le 1er paragraphe peut ainsi être lu comme une exaltation de la révolte, qui nourrit l'ardeur des artistes ( un même esprit de révolte paraît animer les deux artistes, être le principe même de leur activité Il y avait là une telle envolée de jeunesse, une telle passion du travail qu'eux-mêmes souriaient ensuite[ . ] comme entretenus en souplesse et en force : leur révolte apparaît alors comme un principe fondateur et existentiel) ; De plus, leur ardeur et leur esprit de révolte apparaissent comme le symbole de la jeunesse (ce qu'éclaire la construction parallèle une telle envolée de jeunesse, une telle passion du travail en mettant en écho jeunesse et travail ( ces caractéristiques symbolisent aussi l'attitude de toute une génération d'artistes qui ne veulent plus de l'ancienne tradition (ainsi Zola qui se désespère d'être né au confluent de Balzac et de Hugo : c'est la force vitale de la jeunesse qui les pousse à refuser les vieux carcans esthétiques pour se lancer à la recherche de nouvelles esthétiques. [...]
[...] Le tableau est révélateur d'une esthétique nouvelle, l'impressionnisme. Le lexique mélioratif est essentiel, qui souligne le regard complice de l'écrivain : en réalité, la description de Plein air peut apparaître comme un manifeste en faveur de l'impressionnisme, cette école qui n'a pas encore de noms dans le monologue de Claude, mais dont il emprunte largement les visées : il s'agit de peindre en plein air, en tentant de reproduire au plus près les impressions que l'œil reçoit de la lumière ( c'est pourquoi Zola insiste dans ce tableau sur les notations qui permettent de comprendre que Claude recherche avant tout la lumière, les couleurs de la nature : faisait dans l'herbe une note très intéressante les deux femmes luttant au soleil [ . [...]
[...] Zola, L'Œuvre, chapitre II : Dès qu'ils étaient ensemble . une fameuse lessive ! Introduction Issu du mouvement réaliste, se dessine en Europe à la fin du XIXe siècle un courant littéraire et artistique qui cherche une représentation réaliste de la nature : le naturalisme. Cette école vise, par l'application à l'art des principes du positivisme, à reproduire la réalité avec une objectivité parfaite, en proscrivant toute idéalisation du réel. [...]
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