Issu du mouvement réaliste, se dessine en Europe à la fin du XIXe siècle un courant littéraire et artistique qui cherche une représentation réaliste de la nature : le naturalisme. Cette école vise, par l'application à l'art des principes du positivisme, à reproduire la réalité avec une objectivité parfaite, en proscrivant toute idéalisation du réel. L'un des plus célèbres représentants de cette doctrine est sans nul doute Emile Zola, qui dès Thérèse Raquin (en 1867) évolue vers le naturalisme, et ambitionne d'écrire un « roman expérimental », où l'écrivain cherche à étudier les lois de l'hérédité, dans un but avant tout scientifique. En ce sens, il fait paraître de 1871 à 1893 le cycle des Rougon-Macquart, dont le sous-titre, « Histoire naturelle et sociale sous le Second Empire », révèle l'ambition naturaliste et la dimension expérimentale.
Germinal, roman publié en 1885, constitue le treizième volume du cycle des Rougon-Macquart, et met en scène Etienne Lantier, le fils de Gervaise Macquart et de son amant Lantier, que le lecteur a pu rencontrer dans L'assommoir, septième volume du cycle. Le roman décrit l'arrivée puis l'insertion du jeune homme dans la communauté des mineurs de Montsou (mines où Etienne a trouvé du travail), et la découverte des conditions de vie effroyables de ses compagnons. Face à tant de misère, Etienne pousse les mineurs à la révolte : Germinal devient ainsi le récit d'une terrible grève, qui détruit le groupe des mineurs, peu à peu dévasté par la faim et les altercations avec les gendarmes. Au final, la grève sera un échec, dont la violence est symbolisée dans le destin de la famille Maheu, décimée par la lutte.
L'extrait proposé constitue les premières lignes du roman, l'incipit. Il s'agit de la description de l'arrivée du personnage principal, alors anonyme, dans la ville de Montsou, par une froide nuit d'hiver. Le passage met en présence l'homme et la mine, qui apparaît comme une entité monstrueuse, laissant déjà présager le conflit qui va éclater entre eux.
En quoi l'incipit de ce roman semble-t-il singulier au regard de l'esthétique réaliste ?
[...] En ce sens, il fait paraître de 1871 à 1893 le cycle des Rougon-Macquart, dont le sous-titre, Histoire naturelle et sociale sous le Second Empire révèle l'ambition naturaliste et la dimension expérimentale Germinal, roman publié en 1885, constitue le treizième volume du cycle des Rougon-Macquart, et met en scène Etienne Lantier, le fils de Gervaise Macquart et de son amant Lantier, que le lecteur a pu rencontrer dans L'assomoir, septième volume du cycle. Le roman décrit l'arrivée puis l'insertion du jeune homme dans la communauté des mineurs de Montsou (mines où Etienne a trouvé du travail), et la découverte des conditions de vie effroyables de ses compagnons. Face à tant de misère, Etienne pousse les mineurs à la révolte : Germinal devient ainsi le récit d'une terrible grève, qui détruit le groupe des mineurs, peu à peu dévasté par la faim et les altercations avec les gendarmes. [...]
[...] Les descriptions tendent à présenter une vision fantastique. La plaine qui s'étend devant le voyageur est vue à travers le regard d'un homme épuisé, et devient alors semblable à une mer hostile, sur laquelle il est possible de faire naufrage : la métaphore est filée dans tout le premier paragraphe pour mieux faire sentir l'identification avec un milieu hostile (il est question de larges rafales comme sur une mer de la rectitude d'une jetée au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres : dernière image souligne que la plaine est un endroit inquiétant, qui semble caractérisé par son contraire, la mer) : ici, la vision tend vers le fantastique au sens où la plaine est identifiée à son contraire, et qu'elle semble être le lieu de la réunion des contraires (ce que montre l'image l'embrun aveuglant des ténèbres : oxymore entre aveuglement et ténèbres) ( la plaine apparaît comme un lieu désolé, hostile, où aucune vie n'est décelable (on note d'ailleurs la référence à des lieues de marais et de terres nues comme si rien n'existait alentour ; de plus, il faut noter les tournures restrictives et négatives du 1er paragraphe, qui soulignent cette absence d'horizon et de vie il ne voyait même pas le sol noir il n'avait la sensation de l'horizon immense que par [ . [...]
[...] Conclusion L'incipit de Germinal semble bien, a priori, correspondre à une ouverture de roman assez classique, au sens où sont présentés le personnage principal ainsi que le lieu de l'action. Pourtant, cette présentation présente plusieurs caractéristiques singulières qui la distinguent de l'esthétique réaliste : non seulement le personnage est anonyme, mais encore les descriptions s'éloignent largement d'une convention naturaliste ou réaliste en ne résolvant que partiellement les incertitudes d'identification qui planent tout au long du texte. En somme, on peut dire que cet incipit propose une description réaliste qui tend à devenir une vision fantastique des lieux, pour ensuite proposer une vision symbolique de l'opposition entre l'homme et la mine : ce texte semble dès lors plus visionnaire que réaliste. [...]
[...] Zola, Germinal, chapitre I : Dans la plaine rase l'homme reconnut une fosse Introduction 1. Issu du mouvement réaliste, se dessine en Europe à la fin du XIXe siècle un courant littéraire et artistique qui cherche une représentation réaliste de la nature : le naturalisme. Cette école vise, par l'application à l'art des principes du positivisme, à reproduire la réalité avec une objectivité parfaite, en proscrivant toute idéalisation du réel L'un des plus célèbres représentants de cette doctrine est sans nul doute Emile Zola, qui dès Thérèse Raquin (en 1867) évolue vers le naturalisme, et ambitionne d'écrire un roman expérimental où l'écrivain cherche à étudier les lois de l'hérédité, dans un but avant tout scientifique. [...]
[...] Pourtant, le roman s'achève sur une note positive, puisque Etienne, en quittant Montsou, songe à l'avenir avec espoir, et sent que sous ses pieds, sous la terre des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre L'extrait proposé constitue les premières lignes du roman, l'incipit. Il s'agit de la description de l'arrivée du personnage principal, alors anonyme, dans la ville de Montsou, par une froide nuit d'hiver. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture