Chapitre I
1864, dans les dernières années du Second Empire. Aristide Saccard (ancien riche spéculateur immobilier dans le Paris haussmannien, La Curée) attend le député Huret dans un restaurant proche de la Bourse. Il l'a chargé d'une démarche auprès de son frère, le puissant ministre d'État, Eugène Rougon, souhaitant sonder l'attitude du « grand homme » à son égard, suite à ses opérations immobilières douteuses, et désireux de prendre une revanche en fondant une maison de crédit. Mais celui-ci a décidé de prendre ses distances avec son frère compromettant, et lui propose simplement un poste, certes de prestige, mais hors de France. Vexé et hors de lui, Saccard rencontre alors Busch, inquiétant directeur d'un cabinet d'affaires spécialisé dans le recouvrement de créances douteuses, dont il souhaite que le frère lui traduise une lettre d'un banquier russe. À cette occasion, il est reconnu comme celui qui, par le passé, sous le nom de Sicardot, a abusé d'une jeune fille, l'a blessée et engrossée, avant de fuir sans honorer le dédommagement qu'il avait promis. Une fois la missive traduite, Saccard revient machinalement sur la place de la Bourse, où il reçoit un coup de coude du richissime banquier Gundermann. Ayant eu autrefois des discussions et une brouille avec le personnage, l'incident anodin libère alors sa fureur retenue : il décide de tout mettre en oeuvre pour mener à bien son projet à Paris, contre l'avis de son frère.
Chapitre II
Suite au désastre de sa dernière spéculation immobilière, Saccard est dans l'obligation de vendre son hôtel du parc Monceau afin d'honorer ses créanciers. Il loue alors, pour un loyer dérisoire, le rez-de-chaussée et le premier étage de l'hôtel particulier de la princesse d'Orviedo, dévote attachée à réparer les péchés de son défunt mari et retirée au second étage. Les nombreuses activités caritatives de cette dame ont déjà permis à Saccard d'être en relation avec elle autrefois, lui vendant alors un terrain qu'il possédait afin de créer son oeuvre préférée, l'Oeuvre du Travail, fondation appelée à remplacer la maison de correction (...)
[...] Chapitre VII Cette trahison réveille les réticences et les doutes de la jeune femme. Ceux-ci sont d'abord majorés par la révélation des infidélités régulières de Saccard avec la baronne Sandorff par un cocher renvoyé pour vol. La jalousie lui fait alors prendre conscience que les irrégularités dans la gestion de la banque s'aggravent sans cesse, confirmées, un soir de grande tristesse, par les confidences de Maxime, le fils de Saccard (La Curée), sur son père. Décidée à s'enfuir sans revoir Saccard, elle reçoit une lettre de son frère qui lui fait comprendre que si l'argent est corrupteur, il n'en est pas moins source de progrès, et reste alors pour servir ses généreux projets. [...]
[...] Les affaires semblent alors florissantes, même si une partie de la souscription à l'augmentation du capital reste dans les coffres de la Banque universelle et que le jeu d'écritures alors nécessaire vient aggraver la première irrégularité. Cependant, cette vitalité financière fait rapidement grimper le cours de l'action mais aussi la fièvre spéculative. Parallèlement à ce développement, madame Caroline n'a toujours pas le courage de révéler sa paternité à Saccard, d'autant qu'à l'Œuvre du Travail on se plaint de plus en plus des vices de Victor. [...]
[...] La guerre qui voit s'affronter la Prusse, l'Italie et l'Autriche provoque une chute des cours de la Bourse. Mais, à la suite d'une indiscrétion de Huret qui a surpris une dépêche confidentielle sur le bureau du ministre Rougon (qui le chassera par la suite), Saccard est le seul à savoir que la paix va survenir après la victoire de la Prusse lors de la bataille de Sadowa (juillet 1866) et rachète toutes les actions disponibles pour réaliser une plus-value exceptionnelle. [...]
[...] Il communique sa ferveur aux personnes les plus hésitantes (la comtesse de Beauvilliers et sa fille, Dejoie . achète les membres du conseil d'administration et finalement emporte l'adhésion des Hamelin, pourtant réticents et soupçonneux. Étourdi par la brutalité de ce pouvoir, vaniteux de cette richesse, il déclare ouvertement la guerre à son frère le ministre. Chapitre IX Tandis que l'ingénieur Hamelin part promouvoir ses projets convaincu de la solidité de la banque, le cours de l'action ne cesse de s'élever alors que des rumeurs commencent à se répandre. [...]
[...] La jeune femme prend alors conscience de la force de vivre, de l'entêtement et de l'énergie insouciante de son ancien amant. Toute colère apaisée, effrayée mais admirative, elle s'en sépare définitivement. Trois mois plus tard, à la mi-décembre 1869, le procès en correctionnelle a enfin lieu. Ne s'avouant pas vaincu, livrant bataille héroïquement devant le tribunal, Saccard (et Hamelin) est condamné à cinq années de prison et à trois mille francs d'amende. Remis en liberté sous caution, à l'instigation de son frère qui craint pour sa popularité et son ministère, il fait appel et quitte la France pour la Belgique (Hamelin pour Rome), le jour même. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture