Jean-Jacques Rousseau, dans un extrait d'Emile ou de l'éducation, traite de nos désirs ainsi que de nos facultés. D'après lui, notre insatisfaction des désirs résulte de la disproportion entre ceux-ci et le pouvoir de nos facultés. En effet, nous ressentons notre faiblesse chaque fois qu'un besoin ou un désir dépasse la puissance de nos facultés propres : celui qui pourrait se suffire à lui-même ne connaîtrait donc jamais sa faiblesse car il ne la ressentirait pas. Il faut dès lors tendre vers une « égalité parfaite » entre la volonté et la puissance des facultés.
Néanmoins, sommes-nous réellement capables d'évaluer nos capacités à leur juste valeur ? Par ailleurs, une surévaluation de nos désirs ne constitue-t-elle pas une forme d'énergie motrice qui nous pousse à nous dépasser ? (...)
[...] Si cela venait à se révéler impossible, il serait dès lors inconcevable de diminuer l'excès des désirs sur les facultés et l'Homme ne saurait que plus incertain en ce qui concerne les moyens qu'il doit mettre en œuvre pour être heureux. D'autre part, il est souvent dit que l'espoir fait vivre : certains pensent qu'une surévaluation des désirs nous pousse à nous surpasser, à dépasser ce que l'on a défini comme nos limites, afin de se rapprocher du bonheur absolu. En effet, devenons-nous nécessairement plus misérables lorsque nos désirs s'étendent au-delà de nos facultés ? [...]
[...] Jean-Jacques Rousseau, dans un extrait d'Emile ou de l'éducation, traite de nos désirs ainsi que de nos facultés. D'après lui, notre insatisfaction des désirs résulte de la disproportion entre ceux-ci et le pouvoir de nos facultés. En effet, nous ressentons notre faiblesse chaque fois qu'un besoin ou un désir dépasse la puissance de nos facultés propres : celui qui pourrait se suffire à lui-même ne connaîtrait donc jamais sa faiblesse car il ne la ressentirait pas. Il faut dès lors tendre vers une égalité parfaite entre la volonté et la puissance des facultés. [...]
[...] Afin d'analyser ce texte, il est important de le découper en trois temps : tout d'abord, Jean-Jacques Rousseau constate le caractère négatif du désir, puisque celui-ci présuppose le sentiment de manque. Ensuite, à l'aide d'un raisonnement déductif, il expose les solutions à ne pas employer en expliquant les effets néfastes qui pourraient en découler. Enfin, l'auteur partage la solution à laquelle il a aboutit, à savoir la diminution des excès des désirs sur les facultés afin de mettre en égalité parfaite la puissance et la volonté Dans un premier temps, Jean-Jacques Rousseau nous fait remarquer que chaque homme qui éprouve une souffrance souhaite s'en débarrasser, alors qu'il désire profiter des plaisirs qui lui sont offerts. [...]
[...] Ce n'est pas précisément à diminuer nos désirs, car, s'ils étaient au-dessous de notre puissance, une partie de nos facultés resterait oisive, et nous ne jouirions pas de tous nos êtres. Ce n'est pas non plus à étendre nos facultés, car si nos désirs s'étendaient à la fois en plus grand rapport, nous n'en deviendrions que plus misérables : mais à diminuer l'excès des désirs sur les facultés, et à mettre en égalité parfaite la puissance et la volonté. C'est alors seulement que, toutes les forces étant en action, l'âme cependant restera paisible, et que l'homme se trouvera bien ordonné. Rousseau, Émile ou de l'éducation, livre second. [...]
[...] En effet, développer l'intelligence et l'imagination reviendrait à étendre infiniment les désirs : inéluctablement, nous n'en serions que plus malheureux. Si le désir s'accroît bien au-delà de la puissance des facultés, la misère de l'homme grandira nécessairement. Enfin, le philosophe nous fait partager les solutions auxquelles il a aboutit : pour lui, il faut diminuer l'excès des désirs sur les facultés Cela consiste à ramener à la juste mesure, par un retour à la simplicité, la différence notable entre le désir issu de l'imagination et nos réelles facultés. [...]
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