Eloge des peuples amérindiens, dénonciation de la colonisation européenne, Montaigne, Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, Des Cannibales Des Coches, cannibalisme, Nouveau Monde, humanisme, civilisation
Aimé Césaire, écrivain et politicien martiniquais du XXe siècle, est connu pour sa condamnation de la colonisation par le "monde blanc" dans son pays, et pour sa glorification du "monde noir". Dans son "Cahier d'un retour au pays natal", il évoque les "peuples nus", dont parle Montaigne, avec cette périphrase : "Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole/Ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel/Mais ceux sans qui la Terre ne serait pas la Terre".
[...] Les civilisés sont la source de leur propre malheur. Comme Césaire, Montaigne, en encensant les peuples sauvages, dénonce les préjugés ethnocentristes des civilisés, les vrais sauvages, orgueilleux et incapables de vivre avec la nature. Les barbares ne sont pas ceux qu'on pense Montaigne démontre que malgré les apparences des coutumes, les valeurs que les Indiens honorent ne sont pas inférieures à celles des hommes européens, eux-mêmes très critiquables. Il oppose un monde naturel à un monde de vices. Pour lui les Européens manquent de tolérance et se réfugient derrière des apparences de civilisation pour dissimuler leur sauvagerie. [...]
[...] Pour cela, il affirme que ces peuples respectent leurs prisonniers et veillent à ce qu'ils ne manquent de rien : après avoir longtemps bien traité leurs prisonniers . Ces capturés, avant d'être exécutés, sont d'ailleurs détendus : ils les traitent libéralement , ils affichent une attitude gaie . Les ennemis sont ensuite mangés par vengeance, telle une revanche d'avoir remporté la victoire. L'humaniste souligne donc que le cannibalisme n'a pas une fonction alimentaire, mais est un acte symbolique c'est pour représenter une extrême vengeance . [...]
[...] L'écrivain appuie cela en faisant une opposition entre l'homme civilisé et les fruits cultivés, qu'il considère comme inférieurs à l'homme et aux fruits sauvages : ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits : la culture apporte quelque chose d'artificiel qui mène à la dégradation. En outre, les hommes sont incapables de reproduire par leurs inventions et leur vaines et frivoles entreprises les œuvres de la nature (comme le nid d'oiseau ou la toile de la chétive araignée). Montaigne affirme qu'au contraire, l'art de l'homme ne produit que des choses imparfaites , et la nature sera toujours supérieure à ce qu'un homme peut créer, à l'art . [...]
[...] Il avance aussi que pendant le siège d'Alésia, notre civilisation a mangé des vieillards et des femmes pour survivre. Montaigne condamne à nouveau les civilisés qui n'examinent pas leur propre conduite que nous soyons si aveugles à l'égard de nos fautes en nous rappelant que les tortures faites aux personnes vivantes sont pires que celles des autochtones déchirer par des tortures et des supplices un corps ayant toute sa sensibilité et qu'on a fait rôtir petit à petit , je pense qu'il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu'à le manger mort . [...]
[...] Montaigne met aussi en avant les qualités guerrières des indigènes, qui sont très courageux, et ne connaissent ni peur ni lâcheté : pour ce qui est des déroutes et de l'effroi, ils ne savent pas ce que c'est . De plus, ils combattent sans protection tous nus , et leurs armes sont dérisoires. Mais leurs combats à mort sont menés afin de gagner des guerres nobles et généreuses et aucun ne se faisant prisonnier de guerre ne préfère avouer sa défaite que mourir . [...]
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