Son oeuvre littéraire appartient au genre satirique, ce qui signifie qu'ici Érasme utilise l'ironie, l'humour et la critique sociale à travers l'allégorie de la Folie pour mettre en lumière les défauts et les absurdités de la société. Au fil du temps, l'oeuvre a été étudiée et interprétée de diverses manières, et elle a continué à susciter l'intérêt des historiens, des philosophes et des critiques littéraires. Au XVIIe siècle, des penseurs comme Blaise Pascal ont réfléchi sur les idées énoncées dans son oeuvre, tandis qu'au XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières ont vu en Érasme un précurseur de la pensée critique et de la satire sociale. Au fil des siècles, cette oeuvre a été explorée sous différents angles et elle a ainsi contribué à façonner l'historiographie de la Renaissance et de la pensée humaniste, tout en restant un témoignage important des débats intellectuels de son époque. Comment Érasme, à travers sa satire dans « Éloge de la folie », critique-t-il la religiosité et les pratiques des moines tout en questionnant les valeurs de son époque ?
[...] Érasme accuse alors ici les moines d'être obsédés par les rituels et les règles religieuses tout en négligeant l'essence de la foi, à savoir l'amour et la charité envers autrui, il le souligne aussi l.50-51 « ce n'est pas aux frocs, aux oraisons, aux abstinences que j'ai promis le royaume de mon père », ici Érasme soulève encore une fois que les moines portent trop d'importance sur des aspects formels et rituels de la religion, tels que le port des vêtements religieux, les prières et les pratiques d'abstinence, dans l'espoir que ces actes rituels les conduiront au salut éternel. Néanmoins Érasme par le biais de la voix du Christ a pour but de rappeler l'idéal chrétien qui se concentre sur « les ?uvres de charité ». Ainsi, quand il dit l.8-10 « du moment qu'ils ont braillé, comme des ânes un psaume, dont ils connaissent peut-être le rythme, mais non le sens ». [...]
[...] Leur jeûne, leurs prières et leurs rituels, tout en étant perçus comme des preuves de leur sainteté, ne correspondent pas nécessairement à un engagement réel envers le bien-être des autres. Il insiste ici sur le fait que le Christ lui-même a souligné l'importance de la charité, mais les moines semblent l'oublier en privilégiant l'observance stricte des règles et des coutumes monacales. Ainsi la question de la charité telle qu'abordée par Érasme révèle une opposition entre les apparences pieuses des moines et leur réalité, tout en soulignant la nécessité d'une foi véritable et d'une charité active au-delà des pratiques rituelles. [...]
[...] Ils s'isolent, s'éloignent du monde extérieur les accusant de ne pas contribuer activement à la société ni d'agir pour le bien commun : alors que les moines jouent un rôle essentiel dans la société en tant que gardiens de la spiritualité, de la culture et de la charité. Leur dévouement à la prière et à la méditation apporte une dimension spirituelle à la société, offrant un phare de paix, de réflexion et de connexion avec le divin : cependant ils sont plus préoccupés par des intérêts personnels comme le dénonce Érasme tout au long de sa satire. Il met ici en avant la contradiction entre la quête obsessionnelle des moines pour la conformité religieuse et les ?uvres de charité, qui sont le véritable critère de la foi chrétienne. [...]
[...] L'invention de l'imprimerie par Gutenberg révolutionnait la diffusion de l'information, contribuant à la propagation rapide des idées et plus accessibles au grand public. C'est dans ce contexte complexe qu'Érasme de Rotterdam écrivit l'« Éloge de la Folie ». Érasme (1494-1536) est né à Rotterdam, il est le fils illégitime d'un clerc. Il commence une carrière cléricale qui lui permet d'échapper à sa condition modeste et de découvrir les lettres classiques. Ordonné prêtre en 1492, envoyé faire sa formation à Paris, il y délaisse les études traditionnelles pour apprendre le grec et finit par s'y établir comme précepteur. [...]
[...] Érasme utilise ici l'ironie et le sarcasme concernant les pratiques religieuses des moines en dénonçant la bêtise de certains hommes. A Travers cette approche satirique, l'auteur met en lumière les excès, les incohérences et les absurdités qui caractérisent la vie monastique de son temps. Il utilise l'ironie pour souligner le fossé entre les prétentions des moines et la réalité de leur comportement. Il décrit leurs pratiques rituelles avec une certaine dose de cynisme, insinuant que ces rituels sont souvent dépourvus de sens spirituel véritable comme on peut le voir l.10-11 « certains d'entre eux vont étaler de porte en porte leur crasse et leur mendicité et demander du pain à haute voix », on voit par cette citation une déviation des moines encore une fois par rapport aux idéaux de simplicité, d'humilité et de charité traditionnellement associés à la vie monastique. [...]
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