Electre, Jean Giraudoux, monologue du mendiant, Oreste, Clytemnestre, innocence d'Electre, rythme ternaire, lyrisme, admiration, compassion, prophétie, tonalité familière, tonalité oratoire, tragédie
Electre est avec son frère, Oreste. Elle lui explique à quel point elle déteste sa mère et cache un secret. Clytemnestre regrette de l'avoir laissée tomber. Dans la scène 13, le mendiant est seul et s'adresse au public dans un très long monologue. Il est calme. Il réfléchit à voix haute. Nous allons voir dans un premier temps que ce discours est un véritable plaidoyer pour Electre. Dans un second temps, nous montrerons que le mendiant est un personnage complexe.
[...] En effet, il ne faut pas tomber dans la tragédie pure. La familiarité du ton empêche de tomber dans l'émotion complète : « à se ficher de la petite Électre », « Qu'elle se casse la gueule », « jusqu'à ce que le monde pète et craque » Ce passage de la tonalité familière à la tonalité oratoire empêche de tomber dans la tragédie. Cela crée un effet de distanciation pour susciter l'attention du spectateur, pour introduire la réalité. Nous sommes à la fin du premier acte. [...]
[...] Expression d'une forme de lyrisme Il y a un peu de lyrisme par moment dans le discours du mendiant. En effet, il est conscient qu'elle est un personnage tragique : « si elle tue, comme cela menace, toute paix et tout bonheur autour d'elle ». Elle porte malheur en elle. Pour punir un meurtre, elle commettra un crime dont le châtiment lui-même sera un crime pire : « remettre à la vie pour le monde et les âges un crime déjà périmé et dont le châtiment lui-même sera un pire crime ». [...]
[...] Il a fait une véritable enquête dans ce monologue. Il a quitté le rôle de son personnage pour établir l'innocence d'Electre. Elle n'a pas poussé Oreste. Il commente les événements : « Comme ils ont raison de dormir pendant cette heure qu'ils ont encore ». Il juge l'action des personnages. Il se mêle aux spectateurs : « laissons-les », « taisez- vous ». Il s'adresse directement aux spectateurs. Il est le seul à comprendre l'enjeu de cet instant. Ainsi, dans cette situation, le mendiant apparaît comme un personnage qui vient directement de la tragédie antique, à savoir le chœur. [...]
[...] Il s'adresse aux spectateurs comme tout prophète. Sa parole est une parole publique. Il emploie une tonalité oratoire à la fin de son monologue. Il faut noter aussi que comme très souvent dans les prophéties, la scène est vérité, il n'y a plus d'arguments : « Elle est la vérité sans résidu, la lampe sans mazout, la lumière sans mèche. ». Il s'agit d'une phrase déclarative. Il n'y a pas de discussion possible. C'est une certitude indiscutable. Cela souligne le fait qu'il sait ce qu'il dit. [...]
[...] Electre, acte scène 13 - Jean Giraudoux (1937) - Le monologue du mendiant Electre est avec son frère, Oreste. Elle lui explique à quel point elle déteste sa mère et cache un secret. Clytemnestre regrette de l'avoir laissée tomber. Dans la scène 13, le mendiant est seul et s'adresse au public dans un très long monologue. Il est calme. Il réfléchit à voix haute. Nous allons voir dans un premier temps que ce discours est un véritable plaidoyer pour Electre. [...]
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