Gustave Flaubert est né le 12 décembre 1821 et mort le 8 mai 1880. Prosateur de premier plan de la seconde moitié du XIXème siècle, il a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary (1857), Salammbô (1862), L'Éducation sentimentale.
Ce dernier, paru en 1869, est un roman d'apprentissage. Son héros, Frédéric Moreau, est un jeune homme plein d'illusions et d'espoirs de réussite qui se heurtent à la réalité décevante d'une société bourgeoise dans laquelle il peine à faire sa place.
[...] Dans cet extrait du sixième chapitre, de la troisième partie du roman, Frédéric retrouve Mme Arnoux, après seize ans de longue séparation. Ils font une promenade ensemble et s'avouent leur passion qui n'est pas la même. Notons que cette passion est terminée à cause du passage du temps. Problématique : Dans quelle mesure Flaubert donne-t-il de l'amour une image sarcastique ? Plan : verra donc dans un premier temps que cet extrait comporte une dernière rencontre entre Frédéric et Mme Arnoux. Dans un second temps, on verra en quoi cette rencontre est retracée de façon moqueuse Une dernière rencontre 1. [...]
[...] Cet aveu des passions entre les deux amants se traduit par l'usage du lexique de l'amour tel qu'« aimés ami répétition d'« amour bonheur baisé il m'aime De même, la métaphore Je comprends les Werther que ne dégoûtent pas les tartines de Charlotte montre la forte passion amoureuse de Frédéric envers Mme Arnoux. Cependant, l'aveu vient indirectement, d'une manière allusive : ils ne parlent pas de leur amour, mais de l'amour dans les livres. La déclaration finale de l'amour est même une allusion C'était un soir que vous m'avez baisé le poignet entre le gant et la manchette. Je me suis dit : “Mais il m'aime il m'aime II- . [...]
[...] Ceci est clair dans le langage puisque l'usage de termes tels que cloches et tartines est ambigu puisqu'il peut suggérer dans un sens familier ce qui est bête et ennuyeux. On trouve donc que l'aveu pour Frédéric est de faire connaître à Mme Arnoux ses sentiments envers elle, tandis que pour cette dernière, c'est d'avouer seulement qu'elle le savait lorsqu'elle a dit C'était un soir que vous m'avez baisé le poignet entre le gant et la manchette. Je me suis dit : “Mais il m'aime il m'aime Ce décalage entre l'amour des deux personnages l'un étant plein d'illusions et l'autre étant plus réaliste ainsi que ce que l'aveu constitue pour eux est ironique. [...]
[...] La banalité de la conversation Remarquons dans un premier temps, l'accord trop parfait entre les deux amants dans les paroles. Ainsi, chacun était en effet en train de répéter les paroles de l'autre : ceci est bien clair dans le texte où l'on trouve de nombreux pléonasmes tels que passage d'amour dans les livres comme a dit Mme Arnoux et Frédéric le répète en disant Je comprends les Werther que ne dégoûtent pas les tartines de Charlotte De même, ils se répètent lorsque Mme Arnoux dit nous nous serons bien aimés Frédéric le reprend en disant Quel bonheur nous aurions eu ! [...]
[...] montre qu'il se souvient de beaux souvenirs, ce qui insiste sur son émotion. Remarquons, par ailleurs, la variété de discours dans cette énumération : d'abord le discours indirect libre dans Quel ravissement il avait eu la première fois en l'entendant chanter ! puis le discours narrativité dans Il lui rappela le petit jardin d'Auteuil, des soirs au théâtre Cette variété montre la diversité de souvenirs qui sont parfois plus intimes que d'autres. Rappelons cependant que les personnages se souviennent de leur vie passée alors qu'ils sont en pleine ville au milieu des voitures, de la foule et du bruit ce qui insiste sur le fait qu'ils sont concentrés sur eux-mêmes Une déclaration d'amour Les deux amants semblent ainsi associés. [...]
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