L'éducation sentimentale, Flaubert, III,1

Thèmes abordés

L'éducation sentimentale, Flaubert, barbarie des hommes, prisonniers, insurgés

Résumé du document

« Ils étaient là, neuf cent hommes » jusqu'à « attendrit le père Roque »
Au cours des journées de juin, plus de 15 000 parisiens furent arrêtés. Comme les prisons étaient pleines, on entassa quinze cent d'entre eux dans des galeries souterraines au bord de l'eau, sous la terrasse des Tuileries : la chaleur y était accablante, l'atmosphère irrespirable. Dans la nuit du 26 au 27 juin, au moment où la troupe faisait sortir 250 de ces prisonniers pour les aérer, un coup de feu parti accidentellement; on crut à une attaque surprise des insurgés et les gardes nationaux tirèrent aveuglement sur les prisonniers. On dénombra 200 victimes.

Extraits

[...] Cruauté de cette mort donnée par simple refus de se taire: disproportion + propos du père Roque Tiens! En voilà alors qu'il tire, mépris de la vie humaine Mention du silence qui suit et description imprécise d'un détail qui reste sujet à interrogation quelque chose de blanc était resté S'agit-il du bonnet de coton de la bourgeoisie , signifiant que cet adolescent se serait trouvé là par hasard et que M. Roque a tué un des siens? . Notons que le blanc , bien qu'indéterminé connote l 'innocence. [...]

[...] roque est méprisant et animé d'une rage comme les autres. Sa réponse et sa réaction sont déterminés par son égoïsme ( est-ce que j'en ai, moi! indigné de voir son autorité méconnue il en fait une question d'honneur. Une ellipse est présente après le coup de feu , ce qui crée un contraste entre son inhumanité aux Tuileries et son attendrissement face à l'inquiétude de sa fille (qui doit avoir le même age que le jeune homme) La mention de sa maison abîmée par les insurrections justifie pour lui son acte: comme une indemnité ».Il minimise son geste : il s'était exagéré le mal il met sur le même plan des dégâts matériels et la vie d'un homme. [...]

[...] C'est l'occasion pour Flaubert de se placer en observateur et analyste d'une réalité historique et humaine. ) Une scène pathétique * une masse confuse ils neuf cent hommes les prisonniers ces brigands leurs barbes hérissées, leurs prunelles flamboyantes Sénécal en fait partie mais il n'est pas distingué des autres. L'impression de masse confuse est mise en valeur par l'idée d'amoncellement d'éléments divers entassés pêle-même dans le tas ceux qui venait à mourir parmi les autres * une description réaliste insoutenable de l'incarcération odeurs: épouvanté par l'odeur des excréments et des cadavres bruits: criant de rage au bruit soudain d'une détonation une voix lamentable tous . [...]

[...] L'éducation sentimentale, Flaubert, III,1 Ils étaient là, neuf cent hommes jusqu'à attendrit le père Roque Au cours des journées de juin, plus de parisiens furent arrêtés. Comme les prisons étaient pleines, on entassa quinze cent d'entre eux dans des galeries souterraines au bord de l'eau, sous la terrasse des Tuileries : la chaleur y était accablante, l'atmosphère irrespirable. Dans la nuit du 26 au 27 juin, au moment où la troupe faisait sortir 250 de ces prisonniers pour les aérer, un coup de feu parti accidentellement ; on crut à une attaque surprise des insurgés et les gardes nationaux tirèrent aveuglement sur les prisonniers. [...]

[...] * La métaphore animale est employée pour évoquer les hommes , ce sont des bêtes brutes le lexique insiste sur l'absence de raison, l'aveuglement dont il font preuve: fureur fanatisme sanglante troublée La comparaison comme après les grands bouleversements de la nature rend compte de l'idée d'une force primaire et aveugle, sauvage et terrorisante. * Les termes dépréciatifs turpitude crapule hideux idiots pour toute leur vie conduisent à une double condamnation du peuple et des bourgeois. * Le comportement de M. Roque est un symbole de cette stupidité, le narrateur souligne sa satisfaction à participer à la répression : très content il jouissait Le narrateur nous fait partager son point de vue grâce au discours indirect libre: au moins là, il les avait sous lui, ces brigands! [...]