Le XVIe siècle est un siècle de transitions dont l'histoire connaît une série d'évènements considérables. En France, ce siècle commence par les guerres d'Italie de 1483 à 1559 qui ont contribué à élargir l'horizon de la noblesse française et à introduire les œuvres de la Renaissance italienne notamment avec les villes comme Florence, Gènes ou Venise. Mais aussi l'invention de l'imprimerie au XVe siècle qui favorise l'expansion des idées nouvelles comme humanistes mais aussi réformées. En effet, à l'aube du XVIe siècle, l'Humanisme n'est pas un phénomène ou un courant naissant car il commence de Pétrarque. Celui-ci est né en 1303 et mort en 1374. C'est à la fois un retour vers les modèles de l'Antiquité et un retour vers l'Homme. Toutes ces idées sont exprimées dans de nombreux livres.
Notamment ceux de François RABELAIS, le plus éblouissant des conteurs français de la Renaissance, à la fois religieux, érudit, admirateur d'Érasme « le prince des humanistes », disciple de l'helléniste Guillaume Budé, médecin mais aussi écrivain de deux livres à valeurs humanistes : Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant Gargantua publié sous le pseudonyme Alcofribas Nasier en 1532; qui lui donne envie d'écrire la suite en 1534, La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel.
Ces deux titres sont les noms de ses deux personnages principaux, Gargantua étant le père de Pantagruel.
Rabelais expose dans ses oeuvres ses idées à caractère humaniste et prône la réforme de beaucoup de valeurs.
Dans cet extrait, qui est en fait une lettre de Gargantua destinée à son fils,Pantagruel, le père invite son fils Pantagruel à apprendre tous les domaines connus à l'époque: les langues, la littérature antique,les sciences, le droit , l'étude des textes sacrés.
Quelles conceptions de l'éducation du XVIe siècle se dégagent du texte de Rabelais?
[...] Elle permet de rendre l'Homme meilleur et ainsi de se rapprocher de Dieu. Pour cela, il ne faut non pas accumuler le savoir pour le savoir. Mais au contraire que la conscience puisse permettre de vérifier les savoirs, les connaissances mathématiques et la culture de l'esprit nécessaire pour arriver à une idée des écritures bibliques. La science sans conscience n'est que ruine de l' âme c'est-à-dire qu'au-delà de ce savoir théorique, il faut mettre en pratique ce qui a été appris. Il convient donc de former le jugement. [...]
[...] Or les Humanistes ont comme principe qu'éduquer c'est d'abord instruire Pour cela de nombreux traités pédagogiques font leur apparition, Érasme suivi par Rabelais insiste sur les vertus morales de l'instruction. Pour eux, le maître doit dégager des textes étudiés l'enseignement moral qu'ils recèlent. Il est à l'opposé de l'objectif médiéval, d'un Hugues de Saint- Victor par exemple, qui prescrit de tout apprendre, car rien, estime-t-il, n'est inutile lorsque l'on cherche la sagesse. À travers cela, les Humanistes veulent montrer qu'il est désormais possible d'avoir une connaissance universelle et totale, d'avoir un savoir encyclopédique capable de s'appuyer sur une variété de connaissances qui stimulent l'appétit de savoir. [...]
[...] A posteriori, le but de cette éducation est aussi et surtout moral et religieux. Les Humanistes défendent l'idée d'une morale plus conforme aux exigences de la nature et de la vie reposant sur la foi religieuse. Le Moyen-âge a une vision pessimiste de l'homme, le voyant passivement soumis à la volonté de Dieu et a des forces qui le dépassent. Or les humanistes vont au contraire développer une vision optimiste de l'homme, ils ont une confiance totale dans les possibilités humaines. [...]
[...] En France, la tolérance est assez grande au début de la Renaissance. Mais elle se durcit au fur et à mesure de la montée du courant qui amène la Réforme et aboutira hélas aux guerres de religion. En définitive, Rabelais révèle que la plus grande découverte de l'Homme n'est que celle de l'Homme lui-même. Il est l'exemple même de l'Homme du Moyen Âge et du contemporain de la Renaissance, humaniste. À travers lui, le Moyen Âge et la Renaissance, loin de s'opposer, découlent harmonieusement l'un de l'autre. [...]
[...] Deuxièmement, quelques enseignements se distinguent comme étant novice dans le domaine de l'éducation. D'une part, l'expérimentation et l'observation laissent une grande part à la pratique. Également, une nouvelle reconsidération de l'image de l'Homme, libre et épanoui physiquement et moralement. L'Homme devient le centre de la réflexion et de l'intérêt général. Par la suite, pour les Humanistes, le savoir doit s'accompagner d'une bonne forme physique Mens sana dans corpore sano notamment dans l'exercice intensif de la chevalerie. Pour eux, l'éducation doit former autant le corps que l'esprit. [...]
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