Chloé a commencé tousser lors du voyage de noces, au contact de la neige. A son retour, Colin réalise qu'il ne lui reste plus beaucoup d'argent. A la patinoire en compagnie de Chick, Colin apprend que Chloé a fait une syncope, alors qu'elle était partie faire les magasins avec Isis et Nicolas. Il quitte alors la patinoire avec précipitation pour rejoindre son appartement. En quoi ce passage représente-t-il le basculement du bonheur vers le malheur au sein du roman ?
La lumière du début du roman a laissé place à une obscurité inquiétante, qui semble poursuivre Colin : « sous ses pas, il faisait nuit, une nuit d'ouate noire » ; on remarque l'insistance sur l'obscurité avec la répétition du terme « nuit » et l'adjectif « noire ». Cette obscurité se fait envahissante, Colin se retrouve « arrêté au cœur par des sections de nuit moins noires », la lumière symbole de vie et de joie a disparu du paysage, sous ce « ciel sans teinte » (contraste avec le début du roman, chapitre XIII, par exemple).
[...] III/ La révolte du personnage contre le malheur A. La lutte du personnage entouré d'obstacles Colin, dans sa course contre le malheur, pour sauver et soutenir Chloé, se heurte à plusieurs obstacles qui lui font entrave. Ainsi, lors de l'évolution de son monologue intérieur en dialogue imaginaire, il se projette dans un affrontement face à des personnages lui refusant l'accès de la chambre de Chloé : je ne pourrai pas la voir, ils m'empêcheront d'entrer [ ] mais non, Colin, n'entre pas Colin envisage la scène dans son appréhension, on remarque l'indétermination du ils et du vous dans mais vous croyez : cette adversité n'est pas identifiable et représente un obstacle qui s'immisce entre Colin et Chloé, clairement un opposant face au désir de Colin de rejoindre son épouse. [...]
[...] Non, non, Colin, n'entre pas : s'agit-il d'une réplique imaginée en réponse à l'affirmation qui précède, la poursuite du monologue de Colin s'adressant à lui-même ? Dans tous les cas, il y a affrontement de deux sentiments contraires, entre l'envie de savoir et la réserve, entre le cœur et la raison. Le personnage se heurte à ses propres hésitations et aux obstacles qui l'entourent. Ainsi la ville, pourtant accueillante au début du roman, chargée de positivité, devient ici hostile et agressive. Sans revenir sur l'obscurité qui gagne le paysage urbain, celui-ci présente des aspects inquiétants et s'oppose à Colin. [...]
[...] L'Ecume des jours, Chapitre XXXII, Boris Vian Chloé a commencé tousser lors du voyage de noces, au contact de la neige. A son retour, Colin réalise qu'il ne lui reste plus beaucoup d'argent. A la patinoire en compagnie de Chick, Colin apprend que Chloé a fait une syncope, alors qu'elle était partie faire les magasins avec Isis et Nicolas. Il quitte alors la patinoire avec précipitation pour rejoindre son appartement. En quoi ce passage représente-t-il le basculement du bonheur vers le malheur au sein du roman ? [...]
[...] C'est en effet la mention du sentiment de peur qui introduit les réflexions craintives et les pensées alarmantes agitant le personnage, livrées sans transition dans le récit, dans un discours direct intégré à la narration qui accorde plus de force expressive aux émotions du héros. Colin, dans la force de son agitation, se livre même à un dialogue imaginaire vous croyez donc peut-être que j'ai peur de ma Chloé L'alternance, dans une seule et longue phrase, de propositions très courtes, de réflexion sur la vie du personnage, d'hypothèses sur l'accident, de phases dialoguées traduit sa profonde agitation et la puissance de son angoisse. [...]
[...] II/ La violence de l'inquiétude de Colin A. L'affolement de sa course effrénée L'inquiétude du personnage est d'abord indiquée par la frénésie de sa course : il courait de toutes ses forces C'est la rapidité de sa course également qui modifie le paysage, par un effet de point de vue interne : la chute des passants qui s'allongent sur le pavé et la précipitation de l'angle aigu de l'horizon indiquent les effets subjectifs de la vitesse du déplacement. La répétition du verbe courir il courait de toutes ses forces et Colin ne savait pas, il courait, il avait peur marque sa panique et la vivacité de sa réaction. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture