L'Ecole des Femmes - Molière, 1663 - Extrait de l'acte III, scène 2, la tirade d'Arnolphe adressée à sa pupille Agnès

Thèmes abordés

L'Ecole des Femmes, Molière, 1663, la tirade d'Arnolphe, Agnès, mariage, ascension sociale, L'Illustre-Théâtre, prince de Conti, Roi Louis XIV, Précieuses Ridicules

Résumé du document

Molière : pseudonyme de Jean-Baptiste Poquelin, homme de théâtre complet (à la fois dramaturge, metteur en scène et comédien) du XVIIe siècle (15/01/1622 - 17/02/1673). Il a fondé L'Illustre-Théâtre avec la famille Béjart, sous la protection du prince de Conti. Après 1658, le Roi Louis XIV attribue à Molière la salle du Petit-Bourbon où il joue en alternance avec les Comédiens-Italiens. La troupe est placée sous la protection de Philippe d'Orléans, le frère de Louis XIV, et est rebaptisée "Troupe de Monsieur" (en référence au surnom donné à leur mécène). Les Précieuses Ridicules provoque le rire et séduit la Cour ; elle conforte la renommée de Molière. En 1662, rivalisant avec les auteurs tragiques, il s'impose avec une grande comédie en cinq actes et en vers : L'École des femmes. Cette année marque un tournant dans sa carrière, mais aussi dans sa vie privée puisqu'il épouse Armande Béjart (fille ou soeur de Madeleine), plus jeune que lui de vingt ans. Le succès de L'École des femmes attise la jalousie. Pour répondre aux critiques, Molière écrit, en 1663, La Critique de l'École des femmes puis L'Impromptu de Versailles, deux courtes pièces dans lesquelles il défend sa comédie et sa conception du théâtre tout en ridiculisant ses adversaires. Le roi prend position en faveur de Molière en devenant, en 1664, le parrain de son premier fils. En 1664, sa comédie en vers Le Tartuffe est interdite dès la première représentation.

Extraits

[...] Le roi prend position en faveur de Molière en devenant, en 1664, le parrain de son premier fils. En 1664, sa comédie en vers Le Tartuffe est interdite dès la première représentation. Molière y dénonce l'hypocrisie religieuse, les défenseurs d'une religion stricte, adversaires véhéments de L'École des femmes, font pression sur le roi qui condamne la pièce. Il faut attendre cinq années de combats (la fameuse « querelle du Tartuffe ») pour que la pièce soit enfin jouée en 1669. Molière rédige rapidement Dom Juan qui reprend les thèmes du Tartuffe et qui est aussi censuré. [...]

[...] En 1662, rivalisant avec les auteurs tragiques, il s'impose avec une grande comédie en cinq actes et en vers : L'École des femmes. Cette année marque un tournant dans sa carrière, mais aussi dans sa vie privée puisqu'il épouse Armande Béjart (fille ou sœur de Madeleine), plus jeune que lui de vingt ans. Le succès de L'École des femmes attise la jalousie. Pour répondre aux critiques, Molière écrit, en 1663, La Critique de l'École des femmes puis L'Impromptu de Versailles, deux courtes pièces dans lesquelles il défend sa comédie et sa conception du théâtre tout en ridiculisant ses adversaires. [...]

[...] La tirade d'Arnolphe s'apparente à un sermon (cf. mains ouvertes vers le Ciel d'Arnolphe dans la mise en scène de la Comédie-Française). Un personnage ridicule * hyperboles : * accumulations (v.36-37 avec la répétition de et v.38) * registres comique et satirique qui dominent la tirade Les nombreuses accumulations et les procédés d'insistance comme les hyperboles créent un effet comique en mettant en évidence les défauts du personnage qui apparaît à la fois comme un pédant et un directeur de conscience plein d'assurance dogmatique. [...]

[...] * Problématique : Comment Molière dénonce-t-il la condition féminine au XVIIe siècle dans cette tirade d'Arnolphe ? * Plan : Arnolphe, un tuteur et un futur mari tyrannique Un homme orgueilleux (imbu de lui-même) et méprisant Un futur mari égoïste et tyrannique Un personnage ridicule II] Une argumentation en trois temps au service de la soumission de la femme Un mariage synonyme d'ascension sociale et donc d'une gratitude éternelle d'Agnès L'affirmation de la supériorité de l'homme sur la femme L'intimidation Lecture analytique : Le portrait d'Arnolphe : un tuteur et un futur mari tyrannique Un homme orgueilleux (imbu de lui-même) et méprisant * les nombreux verbes à l'impératif : * les verbes d'obligation : * le lexique péjoratif pour désigner la condition paysanne d'Agnès : Dans les actes précédents, Arnolphe s'était déjà montré vicieux dans son désir de mettre une si jeune fille dans son lit, machiavélique dans tous les calculs qu'il a faits pour écarter son rival Horace et ridicule dans son obsession du cocuage et ses réactions excessives. [...]

[...] Molière a pleinement conscience de l'injuste condition féminine et tente, dans L'École des femmes, un plaidoyer en faveur de l'amour et de la nature. Même si les critiques fusent, Louis XIV apprécie la pièce au titre significatif. L'émancipation est en marche. * Bref résumé du début de l'intrigue de L'École des femmes de Molière : Arnolphe (qui demande à son ami Chrysalde de l'appeler M. de la Souche) est un bourgeois qui doit bientôt se marier avec sa pupille Agnès, une jeune femme qu'il a pris soin d'éduquer dans la plus simple ignorance, afin qu'elle ne devienne ni précieuse ni savante. [...]