Molière, célèbre dramaturge français du XVIIIe siècle, écrit sa pièce L'Ecole des femmes en 1662. Celle-ci raconte l'histoire d'une jeune fille, Agnès, cloîtrée dans l'ignorance par son tuteur Arnolphe, qui rencontre l'amour grâce à Horace. Le passage ici à commenter intervient au milieu de l'oeuvre théâtrale, à la scène IV de l'acte III.
Arnolphe projetait d'épouser Agnès et d'en faire une femme fidèle lorsqu'il découvre qu'elle est éprise d'Horace et réciproquement. Ce dernier lui lit le billet que la jeune femme a écrit à son intention. Là est la singularité de l'extrait que constitue cette lettre. Puisqu'il s'agit d'une pièce de théâtre, quel intérêt le genre épistolaire possède-t-il ?
Plus qu'une étude de texte, il semble s'agir du personnage d'Agnès qui soit mené à l'analyse au moyen de ce genre littéraire. Pour appuyer cette idée, il convient de s'intéresser d'abord à la lettre d'amour maladroite ; puis à la personnalité d'Agnès qui en jaillit ; et enfin, à la lettre comme un tournant décisif, un coup de théâtre dans la pièce.
[...] ] de ce qu'on me fait faire je n'ai pu encore me figurer cela de vous (l.16-17) et je pense (l.21). Enfin, le bien (l.6) et le mal (l.11) sont présents même s'ils ne tiennent qu'une place secondaire dans le texte. Du simple fait d'être tombée sous le charme d'Horace, de l'avoir séduit auparavant, de lui rédiger de telles phrases, soit de désirer vivre cet amour; Agnès réfute la thèse d'Arnolphe. Il y a au sein de son discours une certaine animosité caractéristique de l'endurcissement de sa personnalité. [...]
[...] Car il y a chez ce personnage un certain talent inné d'écriture. D'une grande ignorance, elle parvient à créer un discours plein d'innocence, voire une fonction argumentative. Concrétement, les phrases sont relativement longues et s'égalent en taille. Des virgules viennent imposer un rythme qui se veut régulier, malgré l'urgence de la situation. Ceci montre qu'Agnès est sereine, en harmonie avec ses pensées, ses sentiments, puisque c'est de ceux-ci qu'elle traite. Donc elle maîtrise son sujet. Egalement, à la maniére d'un texte argumenté, la jeune femme reprend la conjonction que tout au long de sa lettre qui, par ailleurs, suit une progression logique. [...]
[...] "L'Ecole des femmes", Molière (1662) - acte III, scène IV, la lettre d'Agnès Molière, célèbre dramaturge français du XVIIIème siècle, écrit sa pièce L'Ecole des femmes en 1662. Celle-ci raconte l'histoire d'une jeune fille, Agnès, cloîtrée dans l'ignorance par son tuteur Arnolphe, qui rencontre l'amour grâce à Horace. Le passage ici à commenter intervient au milieu de l'oeuvre théâtrale, à la scène IV de l'acte III. Arnolphe projetait d'épouser Agnès et d'en faire une femme fidèle lorsqu'il découvre qu'elle est éprise d'Horace et réciproquement. [...]
[...] Même, lors des scènes précédentes, si elle intervient oralement, ce n'est pas réellemnt elle qui parle, au sens où elle n'exteriorise nullement sas ressentiments. Dans la troisième scène de l'acte elle ne fait que répondre aux questions d'Arnolphe par des phrases sans intérêt tel que: vos chemises de nuit et vos coiffes sont faites (v.240). Pire, à l'intérieur de la scène 2 de l'acte III, Agnès lit. Au contraire, le billet d'amour renverse toute la situation dans laquelle était la jeune femme. [...]
[...] C'est en quelque sorte une autre pièce qui va se jouer, menée non plus par le vieil Arnolphe et ses désirs vicieux, mais par l'amour qui réside au sein des jeunes amants Agnès et Horace. La lettre, maladroite de prime abord, rédigée par une ignorante peut être perçue comme une revendication personnelle de Molière s'attaquant au mouvement de la Préciosité en prouvant qu'il est possible de parler d'amour sans user d'un langage intellectuel réservé à une élite sociale. Ceci expliquerait la valeur cruciale donnée à la lettre, au sein de la pièce. [...]
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