Sciences humaines et arts, L'École des femmes actes III scène 2, Molière 1663, Arnolphe et Agnès, sermon sur le mariage, portrait satirique, portrait de la société, lecture analytique, discours moralisateur, satire d'Arnolphe
L'École des femmes est jouée en 1662, année où Molière épouse Armande Béjart de vingt plus jeune que lui. La pièce reçoit un vif succès, mais aussi de nombreuses critiques, notamment pour son "immoralité". Arnolphe a fait élever Agnès, la fille d'une paysanne, dans un couvent, à l'abri du monde (I, 1). Il l'a tenu dans l'ignorance afin qu'elle ne le trompe pas, car il projette de l'épouser, or sa plus grande peur est d'être cocu. Il va alors essayer de lui inculquer les règles de conduite que doit suivre toute bonne épouse.
À la scène 2 de l'acte III il va délivrer lors d'une tirade un véritable sermon sur le mariage à celle qu'il projette d'épouser. Ce passage permet de révéler le caractère du protagoniste. C'est pourquoi nous nous demanderons comment le sermon d'Arnolphe permet de brosser un portrait satirique du personnage et de la société du XVIIe siècle. Nous étudierons tout d'abord la teneur du sermon puis nous nous intéresserons au portrait satirique d'Arnolphe et de la société.
[...] Pour le vieil homme la femme mariée doit être soumise à son époux. C'est ainsi que se développent jusqu'au vers 44 des champs lexicaux antithétiques, celui de la supériorité et de l'infériorité avec les termes « toute-puissance » « suprême » « gouverne » « chef » « maître » « père » « supérieur » qui s'opposent à « dépendance » « subalterne » soumise » « obéissance » « valet » « enfant » . La métonymie de la « barbe » place d'office le pouvoir du côté masculin, alors que la restriction « votre sexe n'est là que pour la dépendance » insiste sur l'infériorité de la femme. [...]
[...] Il remplace les arguments qui pourraient justifier son point de vue par des menaces d'ordre religieux. On retrouve en effet le champ lexical de la religion « enfer » « malin » « diable » « âme » « enfers » associé à celui de la séduction amoureuse « fredaines » « coquettes » « blondin » « chansons » Si Agnès le trompe elle ira bouillir en enfer comme le souligne le vers 64. C'est donc un pseudo-argument, plus proche de la superstition et de la menace que du raisonnement logique. [...]
[...] Il va alors essayer de lui inculquer les règles de conduite que doit suivre toute bonne épouse. A la scène 2 de l'acte III il va délivrer lors d'une tirade un véritable sermon sur le mariage à celle qu'il projette d'épouser. Ce passage permet de révéler le caractère du protagoniste. C'est pourquoi nous nous demanderons comment le sermon d'Arnolphe permet de brosser un portrait satirique du personnage et de la société du XVIIe siècle. Nous étudierons tout d'abord la teneur du sermon puis nous nous intéresserons au portrait satirique d'Arnolphe et de la société. [...]
[...] Il se sert de ce discours volontairement moralisateur pour effrayer Agnès. Ce discours moralisateur dans une scène de comédie comme l'est L'Ecole des femmes ne peut être pris au 1er degré. En effet le personnage d'Arnolphe n'est pas le porte-parole des idées de Molière. A partir de ce moment-là on peut voir transparaître la portée satirique de la tirade. En effet Molière se moque de son personnage et des idées qu'il véhicule allant même jusqu'à faire une satire d'Arnolphe. II. La satire du personnage et de la société. [...]
[...] - Puis Arnolphe incite Agnès à la reconnaissance. Il l'appelle à la gratitude du vers 6 au vers 21. Il souligne ce qu'Agnès lui doit, il lui rappelle la chance qu'elle a d'avoir été choisie par un homme si bon comme le met en évidence l'antithèse entre l'autoportrait mélioratif d'Arnolphe et le portrait péjoratif d'Agnès. Le champ lexical de la « bassesse » (v.8) « vil », « pauvre » « villageoise » (v.10) « le peu » (v.17) composé de nombreux adjectifs péjoratifs permet à Arnolphe de rabaisser Agnès. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture