L'école des femmes, Molière, Arnolphe, tragédie, pathétique, comédie, imitations, expression des sentiments, XVIIIe siècle
Avec L'École des femmes publiée en 1662, Molière inaugure le genre de la comédie classique. Avec ce monologue d'Arnolphe, nous nous trouvons dans la scène 5 de l'acte III pour une pièce de théâtre qui dans son caractère typiquement classique contient au total cinq actes. Arnolphe âgé de quarante-deux ans, pense avoir trouvé la solution idéale afin de ne pas être confronté à l'infidélité féminine : épouser une toute jeune fille âgée de dix-sept ans, Agnès, qui se trouve orpheline. Il connaît bien Agnès puisqu'il la prit sous son aile, l'a adoptée et l'a placée dans un couvent, l'éloignant ainsi des nombreuses réalités de la vie quotidienne et sociale. Mais Arnolphe voit son plan perturbé, car il apprend qu'un jeune homme nommé Horace tente de séduire sa protégée et que cet amour est également partagé par la jeune femme.
[...] Arnolphe est complètement désemparé, car tout le plan élaboré est en train de s'écrouler. Arnolphe se montre jaloux envers Horace, son rival. Mais, sa jalousie n'est pas le seul sentiment qui domine chez Arnolphe. Celui-ci se trouve, en effet, par ailleurs dans un état de grande solitude. Arnolphe a élaboré tout seul son plan, dans une solitude totale sans tenir compte du monde qui l'entourait. Les sentiments d'Arnolphe se révèlent dans toute leur expression pathétique, car ce dernier a entièrement éludé de ses projets les propres attentes d'Agnès qu'il avait pensé pouvoir modeler à sa guise. [...]
[...] À travers ce personnage, Molière n'oublie pas son désir qui est de faire rire son public en critiquant la société de son temps. Le comique d'Arnolphe est donc pleinement un comique de caractère. À ce comique de caractère, nous pouvons associer un comique de mœurs renvoyant à la situation des femmes. Nous pouvons imaginer que lorsque Arnolphe dit son monologue, il n'est pas exempt de gestes qui peuvent le rendre à la fois comique et ridicule comme celui de se prendre la tête entre ses mains ou s'agiter de tout côté, faire les quatre cents pas. [...]
[...] En effet, Arnolphe a tellement craint l'infidélité d'une femme qu'il en est venu à élaborer un plan sans tenir compte de la réalité. Il n'a absolument pas tenu compte des sentiments d'Agnès et tout se retournera contre lui. Arnolphe était tellement préoccupé par cette obsession de la fidélité qu'il tombe dans un excès ridicule dans l'expression de ses sentiments. Nous pouvons alors réfléchir à la manière dont Molière arrive à montrer le ridicule de la situation d'Arnolphe. Arnolphe a cru pouvoir isoler Agnès en la mettant dans un couvent. [...]
[...] Arnolphe est, en effet, très en colère contre Agnès qui se montre, en effet, différente de celle qu'il avait imaginée. Arnolphe n'hésite d'ailleurs pas à la qualifier de « traîtresse ». Il lui reproche son ingratitude alors que celle-ci n'est qu'une orpheline Nous pouvons percevoir à travers les choix par Arnolphe non seulement sa colère mais également son attitude méprisante envers les femmes qui ne seraient là que pour être soumises aux hommes. Mais, comment pouvons-nous d'une part, de même, décoder la façon dont s'expriment les sentiments pathétiques d'Arnolphe ? [...]
[...] Malgré le côté pathétique d'Arnolphe, Molière montre également l'aspect tragique de ce personnage. Molière le rends comique ce qui lui permet de faire passer un message sur la condition des femmes au XVIIᵉ siècle. Arnolphe, homme de son époque pensait, en effet, avoir la main sur Agnès qu'il jugeait naïve, incrédule et qu'il croyait pouvoir modeler à sa guise. L'on peut également voir une critique du mariage forcé et de ce qui attendait les femmes à savoir vivre dans un couvent ou être mariée de force avec un homme. [...]
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