Eckbert le Blond, nouvelle allemande de Ludwig Tieck, qui parait en 1797, est typique du romantisme allemand. Tieck a été l'un des auteurs romantiques majeurs de sa génération. Dans Eckert le Blond, on remarque que la sensibilité de chacun de ses personnages est telle, qu'ils parviennent tous à être en osmose avec la nature. C'est une nature qui a un effet miroir et qui leur montre leur véritable esprit. A la lecture de la nouvelle, on sent, bien sûr, différentes inspirations venant des Frères Grimm, de Perrault, mais aussi d'Hanzel et Gretel.
[...] » Elle a un vrai trouble interne. Elle se morfond et se questionne à savoir si elle doit quitter les lieux ou non. Dès lors, la notion du temps revient, elle est consciente que la vieille est partie depuis plusieurs jours déjà. Le temps n'est plus aussi rapide qu'avant, et elle voit passer les jours. « Une lutte étrange se livrait dans mon âme, comme si deux esprits antagonistes étaient aux prises en moi-même » Elle retrouve ses angoisses de jeunesse, mais cette fois ci, elles sont dues à autre chose. [...]
[...] « J'avais ainsi vécu quatre ans avec le vieille, et je pouvais être âgée d'environ douze ans » La notion de temps semble être complétement démesurée. Il disparaît. De nouveau, c'est l'élément essentiel du conte en général. Berthe grandit dans cette chaumière, le temps passe, et elle ne semble pas s'en rendre compte, elle semble même très heureuse. Dès le début du passage, Berthe parait avoir prouvé à la vieille qu'elle était une jeune fille sage et de confiance. Dès lors, la vieille accepte de lui transmettre un secret. [...]
[...] Ce qui est marquant dans cet extrait, c'est probablement la richesse des motifs romantiques de la solitude de cette jeune Berthe, les motifs de la fuite dans la nature et cette introspection en soi-même afin de rechercher des vérités. La Kunstmârchen, c'est-à-dire, le récit féérique artistique, met en exergue le lien étroit entre fantastique et réalité. Le cadre de ce récit est bipolaire. On assiste à un questionnement intense de Berthe sur le bien et le mal. Cette petite fille va apprendre seule à les dissocier, et choisira, à quatorze ans, de voler et d'abandonner son hôte. Une lourde faute qui finira par la rattraper et la punira. [...]
[...] Elle décide de fuir soudainement. Elle prend de cour tout le monde : le chien, « qui se mit à se contorsionner et à gémir » et elle se surprend certainement elle-même. Elle n'avait rien préparé, aucune de ses affaires, aucune de ses valises. Dans le dernier paragraphe, elle passe la porte, et fait preuve d'une extrême maturité. L'enfant qui est venue se réfugier dans la chaumière est bien loin désormais. Elle part seule, en laissant le chien derrière elle, alors que celui ci gémie et la suit des yeux, et il fait tout pour qu'elle l'emmène avec elle. [...]
[...] C'est une réelle prise de conscience. Cette vieille, cette sauveuse, devient alors « une hôte », et la jeune fille est finalement locataire de l'endroit, ce qui constitue une autre bonne raison de fuir. Elle a des doutes, encore et toujours. La vieille va la quitter de nouveau, mais elle l'a prévient que cette fois ci, son absence sera bien plus longue que de coutume. Un immense doute va alors habiter la jeune fille. Sera-t-elle capable de résister à l'envie ? [...]
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