Littérature, poésie, Paul Valéry, genèse, péché originel, Adam, Eve, métaphysique, religion, vers, mythe, ontologie, vie, mort, religion chrétienne, récit, historiographie
« Selon la théologie du péché originel, tout homme porte en lui l'atavisme de la faute d'Adam et Eve et il réactualise celle-ci en permanence ». De fait, le péché originel, défini comme la désobéissance au commandement de Dieu de ne pas manger la pomme – et que ne respecta pas Adam, la croquant, sous la tentation d'Eve, qui se trouvèrent chassés de l'Eden pour cette raison – introduit, dans les théologies chrétienne, juive et islamique, une temporalité nouvelle pour l'homme.
Poète et philosophe, Valéry est aussi un relecteur constant des mythes civilisationnels qui influença notamment les mythologues qui lui sont contemporains, à l'instar de Mircea Eliade. Philologue, traduisant les vers des Bucoliques de Virgile, Paul Valéry saisit toute la portée métaphysique que recèle un tel mythe au fondement des trois grandes religions monothéistes.
[...] Valéry retourne donc à la racine de la poésie comme acte de création dans sa signification étymologique et historiographique : il dresse, par ce portrait mythographique, les premiers Temps de l'humanité conçue comme humanité. Le Temps de la conversion de l'homme à l'homme, où Valéry, par la poésie, peut déclamer : « Je me sens AUTRE ce matin ». [...]
[...] Rébellion contre Dieu, profession de foi de l'humanité rebelle, le péché originel est aussi un acte de création - et par conséquent, un acte poétique qui fait exister l'homme en tant qu'entité différenciée de Dieu par la désobéissance. Le commandement fondait l'homme en Dieu ; la désobéissance le fait exister par la force dissociée : « Ô follement que je m'offrais / Cette infertile jouissance : / Voir le long pur d'un dos si frais / Frémir la désobéissance . [...]
[...] J'illumine / La diminution divine / De tous les feux du Séducteur ». L'interchangeabilité du Créateur et de la créature, l'homme fait à l'image de Dieu, au fondement de la théologie monothéiste, est replacée au centre du mythe du péché originel réinterprété poétiquement par Valéry. Le péché originel devient acte poétique de fondation d'une nouvelle temporalité : la temporalité de l'homme pour l'homme, où « Comme las de son pur spectacle, / Dieu lui-même a rompu l'obstacle / De sa parfaite éternité ». [...]
[...] Philologue, traduisant les vers des Bucoliques de Virgile, Paul Valéry saisit toute la portée métaphysique que recèle un tel mythe au fondement des trois grandes religions monothéistes. Mais dans quelle mesure un dialogue croisé entre le mythe biblique du péché originel, repris par le Coran, et le poème de Valéry, permet-il d'apprécier toute l'étendue de cette portée - que le poète retranscrit sous forme de vers, avec les codes de la poésie moderne, et en particulier symboliste ? Si le premier temps de l'analyse s'intéresse à l'évocation du mythe du péché originel dans sa dimension proprement religieuse Valéry accompagne la tendance à l'exogénéité du mythe pour le faire pénétrer dans une dimension métaphysique et ontologique - un discours sur l'être et la condition de l'homme dans le monde par-delà les évocations purement religieuses (II). [...]
[...] L'ébauche d'un serpent - Paul Valéry (1920) et le récit du péché originel, Livre de la Genèse (XVI-XIIe avant J.-C.) « Selon la théologie du péché originel, tout homme porte en lui l'atavisme de la faute d'Adam et Eve et il réactualise celle-ci en permanence ». De fait, le péché originel, défini comme la désobéissance au commandement de Dieu de ne pas manger la pomme - et que ne respecta pas Adam, la croquant, sous la tentation d'Eve, qui se trouvèrent chassés de l'Eden pour cette raison - introduit, dans les théologies chrétienne, juive et islamique, une temporalité nouvelle pour l'homme. [...]
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