Le texte qui nous est présenté est l'incipit de l'oeuvre. Nous assistons donc au premier moment de cette écriture autobiographique, et on ressent tout de suite l'implication de l'auteur dans son écriture. En effet, on remarque la prédominance du pronom personnel "je" , le "je" de l'intimité, de la narration. Elle va nous raconter une histoire, son histoire. Aussi on peut noter dès le deuxième paragraphe non moins de quatre "je" associés à des pronoms possessifs tels que "ma", "me" à deux reprises, jusqu'au pronom réfléchi : "moi-même" (...)
[...] Mais la virgule est aussi utilisée en substitut des relatifs : C'est entre toutes celle qui me plait de moi-même, celle où je me reconnais, où je m'enchante La succession d'appositions montre donc le plaisir de l'écriture autobiographique, le plaisir que Marguerite Duras a à parler d'elle, comme pour exorciser ces craintes, ses obsessions, que nous allons voir maintenant. II. Les ravages irréversibles du temps L'obsession du temps passé même dans les temps narratifs. Nous pouvons effectivement parler d'obsession : il est nécessaire de rappeler que nous sommes ici devant l'incipit du roman L'Amant. Ces premiers mots et thèmes ont donc été choisis par Marguerite Duras. Elle décide donc de parler dans les premières lignes de son livre de temps, de vieillissement, de fin, ce qui pourrait être paradoxal pour un début de roman. [...]
[...] C'est donc sur un formidable jeu sur les pronoms et à la fois avec une insistance sur le sujet dont elle va parler, elle-même, que Marguerite Duras initie cette œuvre. Répétitions, césure dans le temps comme dans la narration : 18 ans, étape marquante. Ce récit autobiographique est donc basé sur un événement majeur de sa vie : ses dix huit ans. On le voit par la répétition successive en anaphore de A dix huit-ans qui revient comme une rengaine, comme un moyen de scander encore et encore ce temps qui passe, et aussi de l'affirmer, de l'assumer. [...]
[...] Elle considère ici sa vie entre sa naissance et ses dix huit ans. Le entre ces deux moments contient dix huit ans de vie. Mais l'absence de développement est particulièrement éloquente. La seule différence entre ces deux phrases réside dans le déjà adverbe temporel qui marque une fatalité, c'est fini, trop tard. On voit donc que ses dix huit ans sont comme une première mort. La fin de sa première vie. De la même manière, dans la phrase A dix huit ans, j'ai vieilli. [...]
[...] Le texte qui nous est présenté est l'incipit de l'œuvre. Nous assistons donc au premier moment de cette écriture autobiographique, et on ressent tout de suite l'implication de l'auteur dans son écriture. En effet, on remarque la prédominance du pronom personnel je , le je de l'intimité, de la narration. Elle va nous raconter une histoire, son histoire. Aussi on peut noter dès le deuxième paragraphe non moins de quatre je associés à des pronoms possessifs tels que ma me à deux reprises, jusqu'au pronom réfléchi : moi-même On a le sentiment que Duras insiste bien sur ce caractère autobiographique, elle va parler d'elle. [...]
[...] à l'imparfait, dans j'étais je savais je ne me trompais pas etc. au plus que parfait dans qui m'avaient connue ou au conditionnel passé : que j'aurais pris qu'il n'aurait dû On peut donc voir la prédominance certaine des temps du passé sur les temps de la narration. Très peu de verbes conjugués sont au présent, encore moins au futur. L'avenir n'est pas permis, la vieillesse seule réside de cet avenir non narré. Le passé est maître, dans l'esprit de Marguerite et donc dans sa façon d'écrire. [...]
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