Fiche de lecture dans le cadre d'un cours de Sociologie concernant l'ouvrage de François Dubet intitulé Injustices - L'expérience des inégalités au travail.
[...] Supprimer quelques entretiens, ou en ajouter, aurait-il été si difficile ? Nous en doutons. Donc, même si l'on considère, se fiant à l'auteur, que l'impact sur les résultats n'est pas probant, il se pose tout de même la question de la rigueur avec laquelle les entretiens ont été menés. D'autant plus lorsqu'on constate la différence de représentativité entre les individus se déclarant de gauche, et ceux se déclarant de droite : 42,7% à gauche à droite. Considérant le thème de l'enquête, les injustices, il semble évident que près de la moitié des réponses a été motivée par un positionnement idéologique particulièrement biaisé lorsqu'il s'agit de parler d'injustices. [...]
[...] Le pouvoir, quant à lui, est source d'injustices lorsque l'acteur au-dessus de nous dans la hiérarchie en abuse. Il n'y a donc pas du critique du pouvoir en tant que tel, mais plutôt de son utilisation : le pouvoir lorsqu'il est mal intentionné est accolé au sadisme, à la tyrannie. L'acteur peut aussi se sentir écrasé par le pouvoir, qui trône au-dessus de sa tête comme une épée de Damoclès : lorsque le pouvoir sert à menacer celui qui lui est soumis, alors l'injustice est évidente. [...]
[...] Pourtant, on s'accorde sur l'importance de son travail, de ce qu'il apporte aux autres. De même concernant le sentiment d'être exploité : caissières et ouvriers ne détestent pas leur travail, même si leur position fait d'eux des dominés, dépendant d'une hiérarchie. La volonté première est d'avoir la possibilité de vivre normalement. Le salaire est la principale raison de travailler : l'activité est épanouissante car elle permet de vivre après le travail. Dans un autre registre, le rapport au marché que peuvent avoir les cadres ou les chefs de rayon : là encore, on note une ambivalence des sentiments. [...]
[...] Comment définir ces principes, et comment se reflètent-ils dans les sentiments d'injustice des acteurs interrogés ? Sont-ils forcément indépendants les uns des autres ? N'ont-ils pas tendance à se contredire ? Dans une seconde partie, formée du sixième, du septième et du huitième chapitre, il est question de la répartition des sentiments d'injustices : existe-t-il une connexion entre sentiment d'injustice et structure sociale ? Quel est l'impact des principes de justice dans différentes organisations du travail ? Quel rapport entre expérience des inégalités et situation de travail, pour quelle finalité ? [...]
[...] D'où le sentiment chez les acteurs que leur mérite est impuissant face à ces inégalités. Le principe du mérite, c'est à dire, globalement, la faculté à être récompensé pour ses efforts, est assez instable. Les acteurs reconnaissent la justesse du principe méritocratique : quand on veut, on peut De même ne renient-ils pas la fonction d'équité liée au mérite (rétribution proportionnelle au travail réalisé). Néanmoins il est source d'inégalités : le sentiment d'être exploité, de ne pas toucher la juste rétribution pour un travail donné, revient souvent, notamment dans les CSP les moins favorisées (ouvriers, agriculteurs D'autre part, on a tendance à mesurer son mérite en fonction de ses semblables : certains vont ainsi dénoncer les pistons dont vont bénéficier leurs collègues, à tort ou a raison d'ailleurs, ce qui déclenche aussi la jalousie entre les acteurs. [...]
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