Commentaire composé du Sonnet I des Regrets de Du Bellay en trois parties. La première porte sur l'originalité de l'expression de la thèse, la deuxième sur la mise en scène du "je" et la troisième sur la fonction de l'écriture telle qu'elle apparaît dans ce poème.
[...] Il s'agit de retrouver confiance, de se restructurer, de se donner une architecture. Le superlatif rend les vers vivants, ce sont des amis selon son cœur III) La fonction de l'écriture Le refus des puissances trompeuses L'écriture est une ascèse, un dépouillement de toute gloire, de toute vanité, pour se tourner vers soi. Ce renoncement est marqué par les huit phrases négatives. Il s'oppose au jeune poète de la Pléiade qu'il était, ambitieux et voulant être reconnu par la puissance de son écriture. [...]
[...] Les quatrains représentent ce à quoi il renonce, les tercets exposent la singularité du projet. Il y a un jeu sur les antithèses dans les deux parties. Dans la première partie, on a 5 formes négatives, une affirmative. Dans la deuxième, deux verbes pronominaux et deux négatives restrictives ne que avec inversion du sujet. Cela révèle une exigence de sincérité, le refus de l'artifice. II) Etude de la mise en scène du je L'affirmation du je et sa singularité Il affirme la puissance de son moi et le met en scène, le théâtralise. [...]
[...] Il s'agit du poème liminaire des Regrets, projet d'écriture didactique et lyrique. L'originalité de l'expression de la thèse Etude de la tonalité didactique Chaque vers est didactique et précise la thèse. Le premier, défini sur le mode négatif, exprime un renoncement à une quête glorieuse. Le locuteur est un être singulier, contrairement à ce qui se fait chez Ronsard ou chez la Pléiade. La poésie n'est pas un accès à la connaissance du mystère du monde. Dans le premier quatrain, on peut noter l'anaphore je ne veux point fouiller repris au vers 4 par ni Le présent d'énonciation gnomique donne un ton solennel. [...]
[...] Au vers au centre du sonnet, le verbe affirmatif donne plus de force à son discours. L'écriture est un acte intime comme le souligne la rime sémantique aux vers 6-7 : peindre la diversité du moi, l'existence secrète du poète tercets. Etude de la tonalité lyrique L'écriture est une plainte au vers 9. Dans le premier hémistiche, on note trois occurrences de la première personne et un verbe pronominal réfléchi réciproque. Peut-être le lecteur plaint-il le narrateur. L'écriture est un miroir de soi, l'expression de la mélancolie du locuteur mais aussi un appel à la lecture et à la complaisance. [...]
[...] Il trouve dans l'écriture un ami, un confident au vers 10. C'est un acte de communication supérieure. Il livre un univers intérieur en toute transparence mais il se reconstruit. L'adéquation entre le fond et la forme Le poème possède une belle architecture. Dans le premier quatrain, les vers sont parallèles, les verbes infinitifs se répondent. Dans le deuxième, ce sont les verbes impersonnels et intemporels puis des groupes nominaux dans le premier tercet. Dans le deuxième tercet, ce sont des infinitifs négatifs et dans le dernier vers des groupes nominaux. [...]
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