Poète de la Renaissance, Joachim Du Bellay définit la poétique de ce qui deviendra plus tard La Pléiade.
Son recueil, Les Regrets, est écrit lors de son séjour à Rome. Nous étudierons ici les enjeux du second sonnet des Regrets. Que cherche t-il à faire passer à travers ce poème ? (...)
[...] Dans cette strophe, Du Bellay décrit son art poétique. Il n'a pas besoin pour un vers allonger d'avoir recours à sa muse dont il rejette la théorie de l'inspiration dans la première strophe. Il n'a pas besoin ni pour polir ma rime, me consumer l'esprit d'une soigneuse lime, frapper dessus ma table ou mes ongles ronger pour écrire ses vers. C'est ici une moquerie vis-à- vis des autres poètes qui comptent les pieds et doivent beaucoup réfléchir afin d'écrire de bonnes rimes. [...]
[...] Le poème II des Regrets est constitué de deux quatrains et de deux tercets. Dans la première strophe, le locuteur s'adresse à Paschal, l'historiographe du Roi. En fait, ce poème a un double destinataire : Paschal et le lecteur. Chaque strophe n'est constituée que d'une seule phrase. Les rimes de la première strophe sont embrassées. Elle est écrite au discours direct. Bien que les verbes soient au futur, le poète s'adresse directement à son lecteur et à la personne qui est son destinataire, Paschal. [...]
[...] Et peut-être que tel se pense bien habile : cela signifie que celui-ci se prend pour quelqu'un d'habile mais ne l'est pas forcément et même pas du tout aux yeux de Du Bellay. Il se moque ici des autres poètes et de ses éventuels rivaux. Qui trouvent de mes vers la rime si facile : si d'autres poètes trouvent ses rimes faciles, cela n'est pas forcément le cas. Une rime peut sembler simple et pourtant son auteur a mis du temps à la trouver. [...]
[...] Dans cette strophe des Regrets, Du Bellay va plus loin que dans la précédente dans son rejet de la théorie de l'inspiration. Il explique et se vante même de ne pas avoir besoin de quoi que ce soit ni personne pour écrire de bons poèmes. Le distique se termine par ronger ce qui signifie raccourcir et annonce aussi les deux tercets du sonnet. La troisième strophe de ce poème est un tercet. Celui-ci n'est constitué que d'une seule phrase. A nouveau, Du Bellay s'adresse à Paschal. [...]
[...] Pour lui, le poète seul est la cause de l'inspiration. Les mots songer et plonger entretiennent une relation antithétique. En effet, le terme songer signifie aller dans le monde des idées, monter. Il s'agit de la montée dans le monde de l'inspiration alors que plonger signifie descendre Cela reprend la théorie de l'inspiration qui est de monter dans le monde des idées pour y chercher l'inspiration et d'en redescendre afin de coucher sur le papier l'inspiration que le poète y a trouvée. [...]
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