Le cardinal Jean du Bellay, ambassadeur à Rome en 1534, était un homme de confiance de François 1er. En 1553, le roi est en guerre contre Charles Quint qui a recours à lui pour négocier avec le pape Jules III. Le cardinal consent à s'attacher son cousin et l'emmène à Rome en avril 1553 (...)
[...] Le double adverbe "beaucoup davantage" clôt le quatrain avec une lourdeur qui révèle l'insistance, voire le poids de la nostalgie. Poids que confirme l'emploi du présent, opposé aux deux futurs : ce présent marque une certitude : celle du sentiment. Enfin, la cheminée qui fume et le clos (jardin muré) évoquent une intimité modeste mais chaleureuse : le séjour auprès du feu et celui sous quelques arbres familiers : le passage des saisons, leur retour . Le lyrisme prend une tournure différente dans les deux tercets, où l'on retrouve l'emploi de la première personne du singulier, l'expression de la subjectivité personnelle avec le verbe "plaire" et l'adjectif "petit". [...]
[...] Il a pourtant été déçu dans ses plus chères ambitions, et les Regrets sont les confidents de son amertume. Dans ce poème intitulé Heureux qui comme Ulysse Du Bellay fait part de sa profonde déception arrivé à Rome, tout en chantant sa patrie chère à son cœur. Nous nous demanderons donc dans quelle mesure ce sonnet est un hymne au pays natal de Du Bellay. Nous étudierons donc tout d'abord, le lyrisme, en suite, l'expression de la préférence nationale ; enfin, nous verrons l'humanisme de ce sonnet. [...]
[...] Du Bellay leur oppose "son" Loire gaulois, de peu de notoriété. Il oppose aussi "son" petit Liré, d'une notoriété moindre encore - même de nos jours. Le jeu des déterminants donne le sens de cette opposition : à l'article défini "de notoriété" s'oppose le possessif qui a ici une valeur relationnelle et affective : Du Bellay oppose la notoriété prestigieuse du lieu où naquit l'Histoire occidentale, où se fait l'Histoire de la chrétienté, au lieu de ses racines, au lieu de son histoire. [...]
[...] La familiarité est celle de l'humaniste qui fréquente suffisamment les textes antiques pour ne plus avoir à les révérer, mais elle peut avoir une autre valeur. Enfin, Du Bellay manifeste la volonté de célébrer la langue française. En effet, ce sonnet participe de la volonté d'illustrer -rendre illustre- la langue française : il respecte l'ensemble des règles fixées par les poètes de La Pléiade. Mais, plus encore, en comparant Rome à sa terre natale, Du Bellay place cette dernière à l'égal de la prestigieuse capitale, et parvient de ce fait à illustrer sa "patrie" (au sens étymologique : terre des ancêtres, des "pères"). [...]
[...] Tout d'abord, si le lyrisme se caractérise par l'expression de sentiments personnels, il n'est pleinement manifeste qu'à partir du second quatrain. Les occurrences du pronom de la première personne, du déterminant "mon, ma" (qui indique ici une relation plutôt que la possession), l'interjection "hélas", en incise sous l'accent d'hémistiche du vers voilà autant de moyens langagiers qui concourent à transcrire l'expression personnelle du sentiment. La modalité interrogative et la répétition de la même question : "reverrai-je", à l'initiale des vers 5 et traduit un sentiment de nostalgie d'autant plus fort, et discret en son expression, que la première question : "Quand reverrai-je", qui est une interrogation partielle, alors que la seconde : "Reverrai-je" est une interrogation totale. [...]
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