> "le jugement d'un prince tant humain" (v.3) : hyperbole désignant le roi, et accentuant ainsi le talent de Ronsard, élu par ce roi qui "[use] de si grande faveur envers les lettres" (v.4)
> rime : "langage romain" / "prince tant humain" (v.2/3) : cette rime grandit également la figure du toi, en le liant au choix humaniste du retour à l'antiquité ("langage romain") ; de plus, derrière "humain" se cache également le mot humaniste.
> rime : "mérité que d'un roi" / "comme à toi" (v. 12/13) : cette rime met en avant le lien ténu qui lie la poésie de Ronsard, apostrophé ici par le "toi", au jugement du roi.
[...]
> "pour tromper mes ennuis / Et non pour m'enrichir" (v.9/10) : ces deux compléments circonstanciels de but qui sont séparés nettement par la négation "et non pour" montrent le jugement porté par Du Bellay sur le choix de Ronsard de vendre sa poésie pour la gloire et l'argent.
> "Ou son archet doré, ou sa lyre crossée" (v.14) : vers marqué par un rythme binaire qui fait effet de balance et oppose nettement la situation des deux poètes. La répétition de la conjonction de coordination "ou" accentue cet effet d'opposition. De plus, il s'agit du dernier vers du poème, vers essentiel qui marque la fin de la lecture.
> "la libéralité lui fasse" (v. 13) : Du Bellay pointe du doigt la générosité (=libéralité) du roi comme responsable de cette faveur, et non le talent de Ronsard.
[...]
> malgré cette attaque directe à son confrère, une place prépondérante est accordée dans ce sonnet au "je" du poète : la première personne du singulier est présente 7 fois en 14 vers, ce qui démontre une forte implication de Du Bellay.
> "Cependant, mon Ronsard, pour tromper mes ennuis" (v.9) : (...)
[...] > je suivrai, si je puis (v.10) Cette notion de travail de l'écriture se double de celle de la difficulté d'écrire, marquée par la présence d'une proposition conditionnelle, qui pointe l'acte d'écriture comme hypothétique. > Puisque le jugement d'un prince tant humain (v.3) / Désormais pour Francus n'aura plus nulle excuse (v.8) L'acte d'écriture poétique est également présenté comme susceptible d'être évalué, jugé par autrui, ce qui incite le poète à redoubler d'exigence envers lui-même. Le plaisir de l'écriture poétique > Ores, plus que jamais, me plaît d'aimer la Muse (v.1) Ce vers, qui est le premier du sonnet, souligne avant tout le plaisir d'écrire que ressent le poète, plaisir grandi par l'hyperbole qui le précède, plus que jamais et mis en valeur par l'évocation de l'amour de l'inspiration. [...]
[...] Le travail de la forme : le sonnet > Du Bellay, qui est l'un des premiers en France à avoir adopté l'écriture du sonnet, nous propose ici une forme travaillée et régulière qui servira de base à de nombreux poètes ultérieurement, jusqu'au 20ème siècle. La forme, facilement reconnaissable, est conservée, avec les deux quatrains, suivis par deux tercets qui provoquent une accélération finale. > Les rimes sont également régulières; nous retrouvons la structure ABBA dans les deux quatrains, et les deux tercets sont construits, eux, selon la structure CCD EED. [...]
[...] Problématique : Comment Joachim Du Bellay utilise-t-il la situation favorisée de Ronsard en France pour présenter sa propre conception poétique? Retour sur la poésie ronsardienne : un éloge paradoxal Eloge du succès de Ronsard auprès du roi > le jugement d'un prince tant humain (v.3) : hyperbole désignant le roi, et accentuant ainsi le talent de Ronsard, élu par ce roi qui [use] de si grande faveur envers les lettres (v.4) > rime : langage romain / prince tant humain (v.2/3) : cette rime grandit également la figure du toi, en le liant au choix humaniste du retour à l'antiquité langage romain de plus, derrière humain se cache également le mot humaniste. [...]
[...] > la libéralité lui fasse (v. 13) : Du Bellay pointe du doigt la générosité (=libéralité) du roi comme responsable de cette faveur, et non le talent de Ronsard. Ronsard, un poète fatigué, délaissé par sa muse > rime : exercice vain / ta main ) : le rapprochement sonore met l'accent sur la vanité, l'inutilité des poèmes que Ronsard a pu écrire : c'est une attaque directe de la part de Du Bellay. > les plus humbles chansons de ta Muse lassée (v. [...]
[...] 11) : la Muse de Ronsard est ici clairement personnifiée, et montre des signes de fatigue : au plus fort de sa gloire, l'inspiration semble donc le quitter. > archet doré [ ] lyre crossée : il est possible de lire ici une forme de satire critique moqueuse) de la part de Du Bellay qui, au dernier vers, attaque Ronsard avec des termes empruntés au vocabulaire musical, sachant que ce dernier souffrait de surdité. II- Un sonnet à caractère autobiographique Une poésie centrée sur le je > malgré cette attaque directe à son confrère, une place prépondérante est accordée dans ce sonnet au je du poète : la première personne du singulier est présente 7 fois en 14 vers, ce qui démontre une forte implication de Du Bellay. [...]
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