- Du Bellay est un poète du XVIe siècle ; il est l'auteur de sonnets remarquables, en particulier les recueils L'Olive, Les Antiquités de Rome et bien sûr les célèbres Regrets, dont est extrait ce sonnet.
- Du Bellay séjourne à Rome de 1553 à 1557. D'abord fort enthousiasmé par ce voyage en Italie, patrie des humanistes, il est bien vite déçu dans ses ambitions, déchante rapidement et exprime, entre autres, sa nostalgie, sa douleur dans bien des sonnets du recueil, mais il pose aussi sur la société qu'il découvre un regard (...)
[...] Par ailleurs, des sonorités sont récurrentes dans le vers avec une allitération en s une assonance en un qui soulignent le caractère mécanique, les formules figées employées par les courtisans. De surcroit, on a presque l'impression qu'il s'agit d'un cri Cet aspect mécanique suscite le rire, la moquerie Enfin, l'alternative introduite par le ou bien indique que l'on utilise ces formules neutres selon les besoins du moment. Deuxième mouvement du sonnet Du Bellay dénonce ici l'immortalité des courtisans. L'attaque est donc plus grave, prête moins à sourire. [...]
[...] Le vers 5 est émaillé d'échos sonores : entremêler souvent ; petit fait écho à cosi Le e cosi est mis en italiques, ce qui donne du relied, de l'épaisseur aux personnages : on entend leurs voix. Cette expression signifie C'est ainsi et marque donc l'approbation : c'est donc bien une formule toute faite, sans grande profondeur, passe-partout, qui renforce l'aspect mécanique des courtisans, qui semblent bien incapables de tenir des propos honnêtes ! De plus, l'indéfini un souligne le caractère interchangeable des propos tenus. [...]
[...] On entend presque les courtisans caqueter, avec l'harmonie imitative créée par les allitérations en k : comme, conquête Il s'agit bien d'une basse cour ! Au vers il n'y a pas de verbe principal, celui-ci étant rejeté dans le d'où un effet d'attente. Le vers 8 s'ouvre donc sur le verbe discourir mis en évidence par sa position et ses sonorités en k qui le relient aux termes du vers 7. Ce vers est construit sur un rythme binaire, renforcé par la virgule en moitié de vers et la conjonction et qui témoigne de l'excès de discours, du flot de paroles mensongères. [...]
[...] - Enfin, les vers 12 à 14 forment la chute ; la satire ne vise pas seulement les courtisans mais aussi lui-même, dans une sorte d'autoportrait pitoyable Problématique Il s'agit de mettre en lumière comment le poète met tout son art au service de la satire des courtisans et de sa propre personne. * EXPLICATION DE TEXTE Premier mouvement du sonnet Le sonnet s'ouvre sur un verbe à l'infinitif : marcher qui se trouve ainsi mis en valeur. D'emblée, Du Bellay nous montre les courtisans en acte, en train de marcher C'est un tableau très vivant. La démarche des individus semble particulièrement ridicule, pensant, en témoignent un jeu d'allitérations en r : marcher, grave (deux fois), sourcil, ainsi qu'un réseau d'assonancés en a : marcher, grave, pas, grave. [...]
[...] Ceci révèle la moralité pour le moins douteuse de ces courtisans Le complément Son Servitor (votre serviteur) est précédé d'un indéfini : d'un ; c'est un terme de politesse, de respect passe- partout, une marque de courtoisie très hypocrite. Le courtisan est donc calculateur : rien n'est spontané chez lui, tout est étudié, réglé Au vers la conjonction et en tête de vers, créé un effet d'enchainement, voire une structure anaphorique. Le terme comme si indique explicitement que les courtisans maitrisent l'art du mensonge, de la feinte. Le subjonctif est employé : eût d'où in certain pédantisme. [...]
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