I) Un coup de foudre :
La dame n'est nommée qu'une fois, au premier vers, mais elle est mise en relief par le démonstratif « ces » et par un attribut essentiel de la beauté féminine : la chevelure. Cette description rend présente la femme aimée absente. Son portrait est dressé grâce à des synecdoques : il n'évoque pas la dame dans sa totalité mais seulement les parties de son corps qui ont provoqué le mal d'aimer (...)
[...] Les deux points du vers justifient la situation contradictoire du poète : celui-ci trouve son bonheur dans sa souffrance. La tournure oxymorique du vers 12 heur et plaisir s'opposant radicalement à mourir explique que c'est un bonheur pour lui de mourir à cause de sa dame. Conclusion : La structure binaire de ce sonnet apparaît clairement, les tercets n'étant qu'une amplification de la sentence paradoxale exprimée aux vers 8. Du Bellay donne une illustration convenue de ce qu'est la passion, qui place la souffrance au premier rang des plaisirs d'amour. [...]
[...] Il s'agit de la métaphore pétrarquiste de la passion par excellence, la couleur des cheveux préfigurant l'embrasement du cœur. On relève aussi des termes évoquant l'emprisonnement : liens v.1, ma liberté surprise v.2, forts sont les nœuds v.5, m'étreint v.8, briser v.9, ce dur lien v.10, fer v.11 (métonymie : l'épée pour couper les liens), glaive tranchant v.14. Les cheveux encore une fois, par leur beauté et leur longueur, tiennent prisonnier l'amant, fasciné. La blessure amoureuse est développée dans une métaphore filée elle aussi convenue : le trait qui me transperce v.4, le coup de main à tirer bien apprise v.6, entame v.8, guérir v.9, plaie v.10, médecine v.11 et racine v.14. [...]
[...] Le titre du recueil serait l'anagramme de la dame de Du Bellay, une demoiselle Viole, et son thème principal, développé notamment dans le dixième sonnet qui commence par ces cheveux d'or consiste à exprimer le paradoxe de l'état amoureux. Tandis que les quatrains font la description d'un coup de foudre, les tercets proposent des remèdes à la souffrance amoureuse. Un coup de foudre : La dame n'est nommée qu'une fois, au premier vers, mais elle est mise en relief par le démonstratif ces et par un attribut essentiel de la beauté féminine : la chevelure. [...]
[...] Ce système d'antithèses montre que le poète souffre avec plaisir et refuse de soigner son mal. II) Les remèdes à la souffrance amoureuse : Il emploie plusieurs images pour qualifier la douceur de sa souffrance, notamment une succession de métaphores : La captivité : les cheveux sont comparés à des liens constituant l'amant prisonnier (v.2 ma liberté surprise La brûlure : l'amour est comparé à une flamme qui brûle le cœur, traduisant la violence physique de son émotion. La blessure : le regard de la dame est assimilé à une arme pour dire l'intensité de la sensation visuelle transperce trait et morale âme En fait, l'amour passe par le regard, de là il se communique au cœur, qui est le siège du sentiment, pour atteindre enfin l'esprit. [...]
[...] Celles-ci sont idéalisées grâce à des hyperboles : cheveux d'or v.1, yeux v.4 telle main v.13. Le superlatif d'or et l'intensif telle traduisent son admiration, comme le fait que les quatrains sont entièrement en rimes féminines. On voit qu'il s'agit d'un amour courtois car celle à qui est destiné le sonnet est rejetée en fin de vers par une apostrophe qui instaure une distance respectueuse entre la dame et son soupirant. Celui-ci se présente comme une victime agissante, consentante : me ma je Le coup de foudre qu'il a ressenti est rapporté au passé simple (vers alors que tout le poème est au présent du discours : il s'agit d'une analepse, qui insiste sur la chronologie des événements. [...]
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