Lecture croisée des sonnets 3, 5 et 26 de Les Antiquités de Rome. Commentaire de texte réalisé en 3ème année de Lettres Modernes. Il traite de la grandeur et de la décadence de la ville éternelle décrit par Du Bellay. Ce devoir offre une étude approfondie de ces sonnets.
[...] Mais Du Bellay fait aussi de son poème une carte du monde représentée par Rome. Le plan permet de se guider et le poème nous guide. La matrice de ces trois sonnets est Rome comme ruine et objet à la fois de contemplation et de désolation. Du Bellay tente de donner à la fois une vision moderne rattachée à la gloire passée de ce rayonnement international. On ressent chez le poète comme une envie de saisir ce qui est soumis aux effets du temps. [...]
[...] La redondance du nom Rome permet d'affirmer le rayonnement mondial de celle-ci, de par ces guerres de conquête qui soumis plus d'un peuple à son autorité, par ce chiasme Rome fut tout le monde, et tout le monde est Rome (vers 9). Le nom supplante la ville elle-même Et si par mêmes noms mêmes choses on nomme, / Comme du nom de Rome on se pourrait passer avec un balancement de l'Antiquité au XVIe siècle. Du Bellay affirme que l'on pourrait se passer du nom de Rome mais sans ce nom il n'est plus possible d'affirmer sa gloire passée, car le nom se rattache à son identité. [...]
[...] Le champ sémantique est celui de la vieillesse et du délabrement à l'époque présente. Le poète nous présente les différents édifices, ces vieux palais, ces vieux arcs, ces vieux murs mettant en place une gestuelle et un jeu de regard avec une focalisation sur le mur, symbole même sur lequel se grave les effets du temps. Mais ces allitérations confèrent aussi un caractère ridicule du sonnet manifesté par l'air de dédain du poète causé par sa déception. Le contraste entre l'orgueil et la ruine est manifeste. [...]
[...] Du Bellay introduit l'hyperbole du poète comme géomètre querre vers 2 et géographe plan de Rome et carte du monde aux vers 14. Ce sonnet s'apparente à une quête des mesures par la définition des outils utilisés A la ligne et au plomb, au compas, à l'équerre (vers 3). La ligne est ce qui permet de mesurer la longueur; le fil à plomb permet de mesurer la hauteur; le compas permet quant à lui de mesurer des angles, de reporter des longueurs ou tracer des cercles et l'équerre est destinée à tracer des angles droits ou à élever des perpendiculaires. [...]
[...] La cendre renvoyant une fois de plus à la poussière, au néant. L'architecture ne projette plus que des ombres comme une vision fantasmatique du lieu cette allusion renvoie aux croyances des Romains qui offraient par crainte du retour des morts, des offrandes aux défunts. Le poème se place dans cette même topique Mais ses écrits, qui los le plus beau (vers le poème est donc le monument funèbre, qui porte une louange à cette chère disparue. La référence à la masse ronde au vers 11 est un écho direct à l'égale rondeur du sonnet 26. [...]
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