Virginia Woolf, luronne, Leonard Woolf, tentative de suicide, état dépressif, The Voyage Out, romancière
Entre 1913 et 1915, Virginia fit plusieurs tentatives de suicide, dont l'une en essayant de sauter par une fenêtre, une autre en prenant une overdose de Véronal, un puissant sédatif. Quand sa « folie » la prenait, elle pouvait cesser de s'alimenter ou de dormir pendant des jours. Elle était sujette aux hallucinations. Sa sœur Vanessa Bell note un jour qu'elle entend « des oiseaux chanter en grec et [imagine] que le roi Edouard VII l'épie, caché dans les azalées, en prononçant les paroles les plus immondes ».
[...] Mais le fait de remplir le formulaire était déjà pour elle une occupation de vieille fille Le tempérament joyeux de Virginia est sans cesse à l'œuvre dans ses écrits. On le constate dans la diversité et la variété des contenus, qui passent en permanence des plus exigeantes hauteurs littéraires aux contraintes domestiques les plus terre-à-terre, des bavardages légers sur ses contemporains ou sa famille, souvent satiriques, quelquefois piquants, notamment sur les Juifs autrement dit la grande famille de Leonard. D'un côté, elle écrit à Thomas Hardy : Cela fait longtemps que je voulais vous dire combien je vous suis profondément reconnaissante pour vos poèmes et vos romans, mais naturellement cela me paraissait une impertinence de le faire. [...]
[...] En fait, Leonard n'était pas vraiment avare, seulement très prudent avec l'argent un trait de caractère rendu célèbre par l'annonce de leurs fiançailles par Virginia : vais épouser un juif pauvre.” Les commentaires de ce type, d'une ironie probablement affectueuse, ont donné à Virginia Woolf la réputation d'une femme snob et même antisémite. Mais qui était réellement Virginia Woolf ? Cecil Woolf, le neveu de Leonard, qui vécut trente ans dans la maison des Woolf à Londres, se souvient très bien de sa tante morte en 1941 : Elle était volatile, mercuriale, sujette à des sautes d'humeur. Elle pouvait être très tranchante elle avait l'air tranchante, son visage était tranchant. [...]
[...] Elle a aussi dû supporter la mort de sa demi-sœur Stella en 1897 et celle son frère adoré, Thoby, en 1907. Ces chocs psychologiques successifs ont eu raison de sa santé mentale. La troisième dépression de Virginia, en 1913, à l'âge de 31 ans, eut lieu moins d'un an après son mariage avec Leonard Woolf. Entre 1913 et 1915, Virginia fit plusieurs tentatives de suicide, dont l'une en essayant de sauter par une fenêtre, une autre en prenant une overdose de Véronal, un puissant sédatif. [...]
[...] Leonard en parlait en disant : Virginia s'envole. Virginia avait un talent marqué pour recycler l'information que lui fournissaient parents et amis. Cecil Woolf s'en souvient : Tu lui racontais quelque chose, une petite histoire ou un bref compte-rendu, et la semaine suivante elle l'avait transformé en un chose beaucoup plus vaste, beaucoup plus grande, beaucoup plus importante, en exagérant tous les détails. Quand elle avait fini son travail de développement fictionnel de l'incident de départ, cela devenait en général tout à fait amusant, mais ce pouvait aussi s'avérer fort embarrassant pour la personne concernée par l'événement. [...]
[...] En 1967, Gerald Brenan mit de l'huile sur le feu en écrivant : Leonard m'a dit que quand il a tenté de lui faire l'amour pendant leur lune de miel, elle était entrée dans un état d'excitation si violent qu'il a dû arrêter, sachant en faisant cela, que ces états étaient un prélude à ses attaques de folie Ainsi Leonard dut abandonner toute idée d'avoir quelque satisfaction sexuelle que ce soit. Est-ce que cela peut être vrai ? Qu'attendait Virginia de son mariage ? Avant leurs fiançailles, elle écrivit à Leonard : Je veux tout l'amour, les enfants, l'aventure, l'intimité, le travail. [...]
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