Du drame familial au conte fantastique, il n'y a qu'un pas. Lorsqu'on franchit ce pas décisif qui fait passer de la réalité à la fiction, on élude l'aspect douloureux de la souffrance personnelle et familiale, pour s'immerger dans l'imaginaire débordant des oeuvres romanesques. Là, tout devient possible, et le temps lui-même est sans limite, puisque pendant mille et une nuits, Sharâzâd a commencé des contes qu'au matin elle n'avait toujours pas terminés. Et l'aube chassant la nuit, Sharâzâd dut interrompre son récit. Grâce à quoi, Sharâzâd a la vie sauve (...)
[...] C'est ainsi, par exemple, que certains grands cinéastes comme David Lynch, Hitchcock, Pedro Almodovar et quelques autres, conduisent le spectateur dans un univers fantastique, où l'on navigue sans cesse entre fantasme et réalité. Qu'ils aient l'expérience d'une psychanalyse personnelle, ou qu'ils n'aient pas effectué ce voyage intérieur, les créateurs savent puiser dans leur réservoir fantasmatique, et utilisent des fantasmes plutôt que de les mettre en actes. Ainsi, ce bel extrait de Michel Leiris dans l'Age d'homme : Car une femme, pour moi, c'est toujours plus ou moins la Méduse ou le radeau de la Méduse. [...]
[...] Pourquoi sera-t-il arrêté, jugé, interné comme maniaque dépressif et emprisonné ? Lui aussi, incarne un Patrick Dils ne sachant quoi faire de ses bras, mal à l'aise sous le feu de l'actualité et des questions incessantes qui le pressent de toutes parts. Plus on s'agite autour de lui, plus il se fige, plombé dans son silence et son mal de vivre impossible à communiquer. Modiano, Le Clézio, Michaux, la liste des écrivains, poètes ou romanciers du drame ordinaire, s'allonge : Un homme paisible. [...]
[...] Comment peut se mêler tant de brutalité et autant de tendresse ? Humains, trop humains, ils le sont tous, héros de fiction ou personnages du réel d'aujourd'hui Dans l'art de la caricature, Honoré Daumier nous offre sur le XIXème siècle, d'extraordinaires lithographies. Les figures du procureur, du président du tribunal et des juges, celles du greffier ou de l'huissier sont marquées avec autant de force que les figures d'avocats sans causes, ou des avocats propriétaires de leurs clients comme d'un terrain et d'un capital ! [...]
[...] Plus proche de nous, Victor Hugo, en créant Les Misérables, tente de nommer l'innommable et de dénoncer l'inacceptable. Chose sans nom la misère est interdite de parole par les bien-pensants et les classes dominantes. Javert, l'inspecteur de police, poursuit Jean Valjean de sa vindicte, et n'hésite pas à pousser à l'excès le rôle social qui lui a été attribué. Quand le roman rejoint la réalité. Au départ, tout est simple, seul le professionnalisme guide l'inspecteur de police, mais le glissement s'effectue progressivement et fait place à de la mauvaise foi, voire au mensonge, c'est bien connu. [...]
[...] David Lynch, Hitchcock, Pedro Almodovar, Michel Leiris Analyse : PERSONNAGES DE FICTION ET REALITE Du drame familial ou sociétal au conte fantastique Du drame familial au conte fantastique, il n'y a qu'un pas. Lorsqu'on franchit ce pas décisif qui fait passer de la réalité à la fiction, on élude l'aspect douloureux de la souffrance personnelle et familiale, pour s'immerger dans l'imaginaire débordant des œuvres romanesques. Là, tout devient possible, et le temps lui-même est sans limite, puisque pendant mille et une nuits, Sharâzâd a commencé des contes qu'au matin elle n'avait toujours pas terminés. [...]
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