Les Douze Chaises — Ilf et Petrov (1927) — Comment l'incipit introduit-il le ton satirique du roman ?

Thèmes abordés

Les Douze Chaises, Ilf et Petrov, littérature russe, URSS Union des Républiques Socialistes Soviétiques, roman satirique, incipit d'une oeuvre, Révolution russe, roman d'aventure, roman policier, parodie

Résumé du document

Les Douze Chaises est un roman écrit par les écrivains soviétiques Ilf et Pétrov, et paru en 1927. Il s'agit de leur oeuvre la plus connue, elle échappa à la censure à sa parution et rencontra un très grand succès, d'abord sous forme de feuilleton puis sous forme de volume diffusé en France, en Allemagne et aux États-Unis. Le roman a ensuite brièvement été censuré, entre 1949 et 1956.
Il s'agit d'un roman résolument satirique, parodiant les romans d'aventure et d'enquêtes policières en narrant l'histoire d'Hippolyte Matvieïévitch Vorobianinov, un employé à l'État civil et ancien maréchal de la noblesse, qui apprend l'existence de diamants ayant appartenu à sa famille avant la Révolution russe, désormais cachés dans le pied d'une chaise parmi les douze qui composaient le mobilier du salon, aujourd'hui dispersées dans tout le pays.

Extraits

[...] Ainsi, comment cet incipit introduit-il le ton satirique du roman ? Nous commencerons par nous intéresser au cadre spatio-temporel mis en place avant d'étudier la présentation du protagoniste et la manière dont sa routine quotidienne guide la description du narrateur et terminer sur une analyse de la description satirique de la ville dans les derniers paragraphes de l'extrait (III). I. La mise en place du cadre spatio-temporel de l'incipit On constate tout d'abord qu'il s'agit d'un incipit progressif, typique des romans d'aventure : le narrateur nous donne progressivement des informations sur le récit et son contexte, ainsi que sur les personnages principaux, sans toutefois tout dévoiler. [...]

[...] C'est toute la ville qui semble être délaissée et délabrée, d'autant plus que le seul être que l'on croise dans cette description est « un veau au poil terme ». Dans ce paragraphe, le narrateur illustre et développe le constat qu'il avait fait dès la première ligne du texte : la ville est dominée par les pompes funèbres et les salons de coiffure, et on le voit par l'alternance parfaite entre ces deux institutions dans ce paragraphe. Cette description prend une valeur comique par certains détails, figurant notamment sur les enseignes des bureaux de pompes funèbres : l'un s'appelle « Les Nymphes » ce qui évoque paradoxalement la jeunesse et la beauté, l'autre affiche « Soyez les bienvenus » alors qu'il a fait faillite longtemps auparavant. [...]

[...] Conclusion Pour conclure, cet incipit est rythmé par la routine du protagoniste, et surtout par l'omniprésence de la mort dans cette ville décrite comme morne et grise, peu vivante, peu peuplée et donc paradoxalement rarement le théâtre d'enterrements. Chaque paragraphe évoque à nouveau le grand nombre de salons de coiffure et de bureaux de pompes funèbres dans la ville, ce qui prend une valeur comique et permet aussi de soutenir l'intrigue, puisque la profession du protagoniste est liée à cela. [...]

[...] Les Douze Chaises - Ilf et Petrov (1927) - Comment l'incipit introduit-il le ton satirique du roman ? Les Douze Chaises est un roman écrit par les écrivains soviétiques Ilf et Pétrov, et paru en 1927. Il s'agit de leur œuvre la plus connue, elle échappa à la censure à sa parution et rencontra un très grand succès, d'abord sous forme de feuilleton puis sous forme de volume diffusé en France, en Allemagne et aux Etats-Unis. Le roman a ensuite brièvement été censuré, entre 1949 et 1956. [...]

[...] Cette manière de donner de l'importance à des détails très prosaïques participe au caractère comique du récit. De plus, la description de la maison évoque un espace restreint et peu lumineux, avec l'emploi du terme « maisonnette ». On comprend ici que le protagoniste semble avoir des conditions de vie très modestes. La pénombre de la maison crée un contraste avec la description de l'extérieur, renforcé par l'usage d'une hyperbole : « une grande artère qui baignait une merveilleuse clarté printanière ». [...]