Arthur Rimbaud est un poète symboliste engagé du XIXe siècle qui a écrit l'ensemble de son œuvre poétique entre 16 et 21 ans. Le sonnet que nous allons étudier « le Dormeur du Val », extrait du recueil Les Cahiers de Douai, est écrit suite à l'éclatement de la guerre franco-prussienne en juillet 1870.
[...] baigne aussi dans son sang ; ce qui rend le cresson bleu est le mélange du rouge du sang et du vert de l'herbe. C'est parce que son casque a roulé par terre que sa tête (est) nue (v. 5). L'adjectif qualificatif pâle mis en valeur en début de vers 8 et la comparaison comme sourirait un enfant malade annoncent son décès. Les nombreux rejets 14) brisent les apparente sérénité et harmonie et les glaïeuls (v.9) que l'on dépose sur les tombes possèdent donc une connotation funèbre. [...]
[...] Comment Rimbaud y dénonce-t-il l'injustice de la guerre ? Après avoir montré comment il dépeint une scène paisible, nous soulignerons l'ambiguïté de ce poème. I Une scène paisible Une nature harmonieuse La nature est omniprésente dans le poème, elle occupe intégralement le premier quatrain, et nous la retrouvons jusque dans le dernier tercet. Verdure (v.1) est repris au vers 7 par l'herbe au vers 8 par vert et au vers 12 par nature L'harmonie est suggérée par l'organisation du poème : la forme fixe du sonnet quatrains et 2 tercets à vers isométriques) a un effet lyrique, musical grâce à une assonance en : trou où mousse bouche ouverte (v. [...]
[...] La progression du poème semble montrer que Rimbaud a voulu donner une apparence de vie au cadavre comme s'il refusait cette mort. Il fait réfléchir le lecteur sur les conséquences irréparables d'une guerre. Le mouvement inéluctable vers la mort est également mis en évidence par la violence des allitérations dentales en r Nous comprenons à la fin du mouvement que le dormeur est mort et le val son linceul. La tragédie au travers d'une relecture Nous apprenons au tout dernier vers que le jeune soldat est mort, car la négation du vers 12 évoque l'absence totale de sensation et surtout, car la dernière phrase tombe comme un couperet il a deux trous rouges au côté droit (v.14). [...]
[...] et deux métaphores : où la lumière pleut qui mousse de rayons (v. 4). II L'ambiguïté du texte L'effet de zoom Le sonnet suit le mouvement du regard comme une caméra qui zoomerait. Le temps de la progression du resserrement visuel place le lecteur en situation d'attente, il passe d'un champ large avec la nature trou de verdure rivière (v. soleil (v.3) au soldat (v. dans la deuxième strophe dont on observe encore de loin la tête et la bouche (v.4) puis on s'approche de lui, de ses pieds et de son visage puisqu'on sait qu'« il dort (v. [...]
[...] Conclusion : Arthur Rimbaud dessine un tableau idyllique où l'homme est en symbiose avec une nature harmonieuse et vivante. La progression vers la tragédie se fait par un effet de zoom et une relecture vocable. Ce renversement sert une dénonciation de la mort par la guerre. Nous pouvons rapprocher ce poème de Melancholia dans lequel Victor Hugo dénonce l'esclavagisme mortel de jeunes enfants par le travail. [...]
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