Arthur Rimbaud n'a fait que traverser pendant quelques brèves années le monde de la poésie et, si Verlaine n'avait pas recueilli ses œuvres, il ne resterait presque rien des textes qu'il a composés et abandonnés entre 1871 et 1875. Héritier de Baudelaire, Rimbaud multiplie les audaces formelles et exige du vrai poète un « long dérèglement de tous les sens » qui doit l'amener à se faire « voyant » au-delà des apparences et des tristes réalités.
« Le Dormeur du val » est un texte de jeunesse qui s'inscrit dans une longue généalogie de textes « engagés » (Victor Hugo « Souvenir de la nuit du 4 »).
Ce poème est inspiré par l'horreur que la guerre de 1870 provoqua chez l'adolescent, mais il n'y a ici ni acte d'accusation, ni discours véhément, toute la force de ce texte repose dans son effet de chute, et par le choc des couleurs. La forme fixe du sonnet, exploitée à son extrême (nombreux enjambements) permet d'exalter avec sobriété la dénonciation.
Il s'agit d'un sonnet irrégulier d'alexandrins. Le sonnet consiste en un texte de 14 vers dans lequel les quatrains servent à exposer la situation et les tercets exposent la chute.
D'ailleurs dans le texte, c'est la lecture du dernier vers, qui consiste en une métonymie, qui réoriente tout ce texte à dominante descriptive.
[...] On retrouve dans le poème une abondance du champ lexical de la lumière : « argent » ; « lumière pleut », corroboré par les enjambements par exemple au rejets des vers 1 et 2 et des vers 2 et 3. De plus, la présence des sens nous plonge dans le décor. La vue avec la description des couleurs, le toucher et le goût avec le frais cresson bleu, l'ouïe avec « chanter », l'odorat avec les parfums. Le texte est donc marqué par un bouillonnement visuel et sonore qui frappe ou impressionne tous les sens. [...]
[...] Le texte repose sur un nombre d'euphémismes et d'expressions à double entente, qui au début apparaissent normaux, mais qui à la deuxième lecture sont tout de suite assimilés à la mort : « bouche ouverte » ; « haillons » ; « nu » ; « lit » ; « la froidure » ; « la nuque baignant dans le frais cresson bleu ». Dans cette dernière expression, la couleur bleu est la réunion du rouge (sang) et du vert (herbe). Tout est mortifié et toutes les mots utilisés par l'auteur prennent leur sens. Par exemple, la phrase « les pieds dans les glaïeuls » fait référence à un bouquet que l'on dépose sur une tombe. [...]
[...] On peut la remarquer par le choc des couleurs froides dans une sature chaude (bleu, vert). Elle s'exprime également par des rimes plus étouffées, moins vivantes que dans le premier quatrain, ce qui dégage moins d'énergie et atténue l'élan joyeux des premiers vers. Conclusion La forme du sonnet permet une ascension du tragique, qui repose sur la cassure, la chute du vers final. La multiplication des effets rythmiques brisés et les rejets soulignent les élans de la vie rompue tragiquement. [...]
[...] Ce poème est inspiré par l'horreur que la guerre de 1870 provoqua chez l'adolescent, mais il n'y a ici ni acte d'accusation, ni discours véhément, toute la force de ce texte repose dans son effet de chute, et par le choc des couleurs. La forme fixe du sonnet, exploitée à son extrême (nombreux enjambements) permet d'exalter avec sobriété la dénonciation. Il s'agit d'un sonnet irrégulier d'alexandrins. Le sonnet consiste en un texte de 14 vers dans lequel les quatrains servent à exposer la situation et les tercets exposent la chute. D'ailleurs dans le texte, c'est la lecture du dernier vers, qui consiste en une métonymie, qui réoriente tout ce texte à dominante descriptive. Un cadre féerique La nature La nature est omniprésente. [...]
[...] Il paraît paisible, ou en tout cas en parfait abandon. L'oisiveté du soldat est marquée au vers corroboré par une description morcelée qui permet de jouer sur la révélation finale : « les parfums ne font pas frissonner sa narine » ou encore « tranquille ». Ces deux expressions peuvent prendre un double sens. Cette absence d'activité est soulignée par le titre même du sonnet. Dans ce poème se dégage une impression de légèreté, renforcée par la parataxe vers 10/11. [...]
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