Ce document contient un commentaire composé du célèbre poème de Rimbaud, Le Dormeur du Val. Conçu pour être accessible à tous, il se fonde sur une étude complète et synthétique, qui met en relief les différentes dynamiques d'écriture du sonnet symboliste et engagé.
[...] La bouche ouverte et la tête nue informent sur le fait qu'il n'est pas nécessaire pour le personnage de se protéger d'une quelconque façon, à l'abri comme il l'est de la nature. Son sommeil est profond, comme l'indique la triple occurrence du verbe dormir à la troisième personne du singulier et 13). C'est aussi par la thématique de la lumière (v.8) que cette description est inscrite dans celle de la nature (comme nous l'avons vu plus haut), à l'image du soldat qui est idéalement inséré dans ce tableau. [...]
[...] Rédigé en novembre 1870 par Arthur Rimbaud, cette frappante critique de la guerre (l'auteur est influencé par un voyage en Belgique où il a pu observer et méditer sur les effets de la guerre franco- prussienne) se présente sous la forme fixe du sonnet, c'est-à-dire qu'il se circonscrit dans la structure efficace de deux quatrains et deux tercets. Comment l'auteur parvient-il à y combiner un but poétique esthétique à un but engagé qui consiste en une dénonciation de la guerre ? [...]
[...] Puis, on retrouve le mot trou dans le premier et le dernier vers du poème, closant la boucle qui relance alors la lecture du sonnet. Nous pouvons relever encore quelques procédés ayant le même objectif, comme le conditionnel ambigü du vers 11 sourirait qui, comme toute ambiguïté, met en branle le mécanisme de la relecture. La double signification des procédés d'écriture C'est ainsi une fois la chute advenue que le poème revêt son second sens. Le concetto (nom donné à la chute d'un sonnet) du Dormeur du val n'est pas purement en rupture avec le corps du poème, mais bien l'aboutissement consécutif d'une fine préparation stylistique, comme nous allons le voir ici. [...]
[...] Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. INTRODUCTION Le dormeur du val est sans doute un des plus célèbres poèmes de la littérature française. [...]
[...] Finalement, remarquons que la postposition déjà mentionnée du qualificatif jeune (v.5) vient ajouter une notion de tragique dans cette mort. CONCLUSION En définitive, le texte se révèle être le fruit d'un travail de structuration minutieux orienté vers les effets (sonores, rythmiques, de surprise, d'horreur). Ce qui frappe dans ce texte est une abondance florissante d'images, de figures de style et d'éléments touchant les sens qui sont la marque d'un profond ancrage dans l'écriture symboliste, mais aussi dans la littérature engagée contre la guerre. [...]
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