Don Juan, Acte V, scènes 4, 5 et 6, Molière, Dénouement
Ces trois scènes constituent le dénuement de la pièce, et où la pièce s'achève par un coup de théâtre. Dans le cas présent, on est tenté d'employer l'expression « deus ex machina » au sens propre puisque c'est une intervention divine qui semble mettre un terme aux débauches de Don Juan. Pourtant la lecture de cette fin n'est pas si aisée ni si classique : c'est une comédie qui s'achève par une mort, représentée, qui plus est sur scène, contrairement à la règle de bienséance classique
[...] Monsieur, c'est un spectre je le reconnais au marcher dédramatisation ; au moment même où l'on assiste à une accélération tragique. En outre, sa peur fait rire : chacune des phrases commence par une onomatopée et trois d'entre elles exactement de la même façon : Ah ! Monsieur (comique de répétition). Sganarelle s'impose donc une fois de plus par sa poltronnerie. Enfin, scène son exclamation mes gages ! Mes gages provoque le rire par sa trivialité. L'argent est plus important à ses yeux que la justice divine et condamnation des pêcheurs. [...]
[...] Don Juan apparaît comme l'incarnation du libre penseur. -En quête d'une réponse à ses interrogations métaphysiques, auxquelles il espère trouver une réponse en menant l'expérience jusqu'au bout. Intérêt particulier pour le divin dont il ne cesse de parler (répétition de l'expression le Ciel et semble avoir une certaine connaissance le Ciel n'est pas si exact que tu penses Accepte l'idée qu'il est en face d'une créature surnaturelle, immatérielle : spectre, fantôme ou diable éprouver si c'est un corps ou un esprit Enfin, devant la statue de Commandeur, il dit enfin oui et se montre d'une docilité surprenante. [...]
[...] Daniel Mesguich : Don Juan entend des voix (c'est sa conscience qui lui parle) et a des visions : il est d'ailleurs le seul à voir le surnaturel ; ses valets ne le voient pas (interview de Daniel Mesguich ) ; la statue du Commandeur est remplacée par des femmes : ce sont toutes les qu'il a trompées qui se vengent. D'ailleurs, dans le texte (de Mesguich), le spectre est une femme voilée, qui pourrait être Elvire, apparue ainsi dans la scène 1 de l'acte V. Représentation symbolique/psychologique donc. Don Juan pourrait être également puni de sa seule hypocrisie religieuse et pas tant de ses mœurs dissolues et ses atteintes au dogme chrétien. [...]
[...] Un Châtiment divin En faveur de cette thèse : -Eléments surnaturels : spectre qui plus est, qui change de figure, puis s'envole quand Don Juan veut le frapper ; puis statue qui s'anime et parle. Spectre et statue apparaissent comme les envoyés du Ciel de par leurs messages : L'endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l'on renvoie ouvrent le chemin à la foudre et le fait que la mort est administrée par la statue du Commandeur. [...]
[...] Le couple Don Juan –Sganarelle Don Juan et Sganarelle inséparable sur scène jusqu'à la disparition finale de Don Juan. Survenue du spectre transforme leur relation : fin des discussions philosophiques avec de longues tirades. Répliques s'enchaînant, relativement brèves : laisse place au silence, à l'observation, à l'action. Puis disparition de Don Juan ; Sganarelle se retrouve seul sur scène. Solitude nouvelle pour lui, qui peut avoir différentes explications : -fin des aventures -pertes, finalement, de son compagnon et d'un être qui le fascine (mise en scène Mesguich). [...]
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