Commentaire composé détaillé d'un extrait de l'acte I, scène 1 de la pièce Dom Juan. Il est composé d'un plan avec une introduction, de trois axes et d'une conclusion.
[...] C'est pourquoi, en décrivant son maître, le valet sans le vouloir se décrit lui- même. Il est aux antipodes de DJ. Autant ce dernier est insoumis, incrédule et hardi autant Sganarelle est servile, crédule et poltron. Ce contraste a une double fonction : il permet d'abord aux caractères de mieux se révéler ; il crée ensuite une antithèse comique, en opposant deux univers radicalement différents. Sganarelle se pose en s'opposant à son maître ; mais s'il fait de lui un portrait peu flatteur, il éprouve néanmoins à son égard de la fascination. [...]
[...] On retrouve tout au long du texte, de nombreux termes péjoratifs : un enragé, un chien, un turc, un hérétique, un scélérat un grand seigneur méchant homme , un pèlerin mot ici, qui possède une connotation religieuse ironique. Ces termes dépréciatifs sont souvent renforcés par des hyperboles telles que : le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté : dans cette phrase, le superlatif de supériorité le plus grand et la proposition subordonnée relative accentuent la valeur péjorative de l'adjectif scélérat ; véritable bête brute , mieux d'être au diable que d'être à lui il me fait voir tant d'horreurs , terrible chose L'emploi de ces termes montre bien que Sganarelle parle d'un ton indigné. [...]
[...] Le tempérament aristocratique du héros se manifeste aussi dans le goût de la dépense et de la démesure. Contrairement au roturier qui est obligé de travailler pour survivre, Don Juan jouit d'un continuel loisir qui lui permet de donner libre cours à ses désirs. Il n'épargne pas, il consomme. Sganarelle le compare à Sardanapale , personnage par excellence de la dépense et de la gratuité. Ce souverain légendaire assyrien, célèbre pour ses débauches, fit un jour détruire tous ses biens et mit à mort tous ceux qui lui appartenaient : femmes, esclaves, animaux. [...]
[...] Sganarelle n'est rien sans Don Juan. Transition : C'est par rapport à lui qu'il se situe et construit sa propre vision du monde. C'est grâce à lui qu'il a acquis un vernis (apparence brillante, mais superficielle) de culture. III ) La fonction dramatique (scénique) du passage et sa dimension comique La fonction dramatique Ce passage a une fonction dramatique action) dans la scène d'exposition. En effet, on apprend que Sganarelle est parti sous l'ordre de son maître : tu sais que, par son ordre, je partis avant lui . [...]
[...] Don Juan est une bête brute, un pourceau d'Epicure, un vrai Sardanapale . L'expression pourceau d'Epicure vient des Epitres d'Horace le poète latin ; elle désigne quelqu'un qui, trahissant l'enseignement rigoureux du philosophe Epicure, s'adonne sans retenue aux plaisirs physiques. Sganarelle est si fier de ses discours qu'il les compare à l'œuvre d'un peintre. Ce cliché est lourdement développé tout au long de la tirade par une métaphore filée : ce n'est là qu'une ébauche du personnage, et, pour en achever le portrait, il faudrait bien d'autres coups de pinceau Cet étalage de science vise seulement à impressionner Gusman. [...]
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