Molière 1682, Dom Juan scène I acte 3, sacre du mariage, discours théâtral, Tartuffe, langage du théâtre, religiosité d'Elvire, combat oratoire, commentaire de texte, figure du séducteur
Molière écrit "Dom Juan" pour résister à l'opposition qu'on fait à son époque de "Tartuffe", dont le thème est identique. Dom Juan séduit et abandonne. Pire : il séduit et épouse les femmes avant de les abandonner. Le sacre du mariage est bafoué à chaque conquête. En faisant cela, Dom Juan attaque les femmes, mais aussi, et surtout Dieu. L'hypocrisie est l'arme essentielle du personnage : il trompe par le langage, c'est-à-dire au moyen de la base même du théâtre. Dom Juan a épousé Elvire en l'enlevant d'un couvent. Elvire le surprend plus tard et vient lui demander des comptes sur son départ précipité. Dom Juan reste d'abord interdit devant Elvire. Celle-ci se rend compte qu'il ne l'aime pas, elle fait preuve de lucidité.
[...] Conclusion : En conclusion, Dom Juan triomphe dans ce combat oratoire. Alors qu'Elvire parodiait la figure du séducteur (soit Dom Juan lui-même) pour mieux exprimer sa souffrance amoureuse, le personnage imperturbable lance une contre-attaque en parodiant la figure du religieux, donc celle d'Elvire. Dom Juan est un personnage ambivalent caractérisé par son immoralité, mais il séduit tout de même le lecteur grâce à son habile jeu de langage. Elvire va le maudire et ses imprécations auront bien lieu dans le dernier acte de la pièce. [...]
[...] L'expression « autre part » est un euphémisme pour mentionner le Paradis, l'endroit où se trouve Dieu. Là encore le discours est extrêmement provocateur. Dom Juan sous-entend que tromper une femme est moins grave que de tromper Dieu. L'expression « le ciel est fort jaloux » est hautement ironique. Dieu est le cocu de l'histoire, mais le fait de le qualifier de cocu est blasphématoire. L'expression « j'ai craint », sous-entendant un repentir, est encore une manière pour Dom Juan de tourner en dérision la religiosité d'Elvire. [...]
[...] Dom Juan séduit et abandonne. Pire : il séduit et épouse les femmes avant de les abandonner. Le sacre du mariage est bafoué à chaque conquête. En faisant cela, Dom Juan attaque les femmes, mais aussi et surtout Dieu. L'hypocrisie est l'arme essentielle du personnage : il trompe par le langage, c'est-à-dire au moyen de la base même du théâtre. Dom Juan a épousé Elvire en l'enlevant d'un couvent. Elvire le surprend plus tard et vient lui demander des comptes sur son départ précipité. [...]
[...] La phrase « Je ne suis parti que pour vous fuir » n'est que le début d'une explication, une amorce qui reste très évasive. Le mot « fuir » est très fort (contrairement à un mot comme ‘partir') et implique qu'il y avait un danger, une menace, représentée par Elvire. Ainsi, Dom Juan renverse les rôles : c'est lui qui devient victime et Elvire le bourreau. Il continue de nier ce qu'elle dit (« non point ») et renvoie Elvire à sa façon grossière de le voir comme un homme normal. [...]
[...] Elvire montre de façon habile que les discours de séduction de Dom Juan sont des mécaniques qui tournent à vide. Au fond, c'est ce qu'elle aurait aimé qu'il lui dise, car elle l'aime, mais elle n'est plus naïve. Elle décode les signes du séducteur alors même qu'elle voudrait être séduite : son discours est amer. Le troisième argument laisse ressortir sa souffrance car il est beaucoup plus lyrique que les deux premiers. Elle est très pieuse et utilise le mot « âme ». [...]
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